Le belge Didier Reynders plaide pour le statu quo sur les taux de la BCE

La BCE doit maintenir ses taux "à leur niveau actuel" mais "envisager de relâcher la pression plus tard en cas de croissance défavorable", estime le ministre belge des Finances dans Les Echos. Pour lui, "un euro fort n'a de sens qu'avec une croissance forte". De son côté, le président du Conseil italien, Romano Prodi, s'est dit "préoccupé" par la hausse de l'euro, sujet dont il s'est entretenu avec son homologue allemande Angela Merkel.

A la veille de la réunion du comité monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), le ministre belge des Finances, Didier Reynders, estime que la BCE doit maintenir ses taux "à leur niveau actuel" mais "envisager de relâcher la pression plus tard en cas de croissance défavorable", dans un entretien publié mercredi par Les Echos. "Ce qui me frappe souvent, c'est d'entendre les responsables de la BCE expliquer en quoi la situation a changé, en quoi elle est préoccupante et ne rien faire", souligne-t-il, rejoignant ainsi les commentaires, souvent critiques, de Nicoals Sarkozy sur la politique monétaire européenne.

"Il faut être attentif au ralentissement possible de la machine économique en Europe. L'inflation est très largement maîtrisée", estime-t-il. Tout en soulignant qu'il souhaite "que la banque reste indépendante et qu'elle accepte le débat", il faut, dit-il, "qu'on entende aussi les arguments et les remarques des Etats membres".

Par ailleurs, Didier Reynders salue l'action "remarquable" de la BCE dans la crise du subprime et insiste sur sa nécessaire indépendance. "Elle a maintenu suffisamment de liquidité et de confiance pour qu'il n'y ait pas de crise", estime-t-il.

Concernant la vigueur actuelle de l'euro, "sa force nous protège notamment de l'envolée des prix du pétrole et des matières premières, juge-t-il. Je serais plus inquiet si nous n'étions pas dans une période d'expansion. Un euro fort n'a de sens qu'avec une croissance forte."

De son côté, le président du Conseil italien Romano Prodi s'est dit inquiet par la hausse de l'euro, ce mercredi, après avoir eu un entretien la veille avec son homologue allemande Angela Merkel. "Je suis préoccupé. Hier, j'ai eu un long entretien au téléphone avec Merkel et nous avons échangé nos préoccupations", a déclaré le chef du gouvernement italien lors d'une conférence de presse. Quant au rôle de la Banque centrale européenne, Romano Prodi estime que son autonomie doit être respectée mais qu'elle doit être contrebalancée par la mise en place d'une "politique économique européenne".

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