Les Enfants de Don Quichotte appellent à la "re-mobilisation"

Sur les 269 personnes du campement des Don Quichotte à Paris, 122 se sont vues proposer un hébergement, dont 75% ont accepté, selon la Fnars. Les responsables de l'association Les Enfants de Don Quichotte, qui avaient appelé début janvier à la fin des campements, appellent aujourd'hui à une "re-mobilisation nationale".

Ils avaient appelé début janvier à lever les campements de sans-abri à Paris et en province, estimant que les promesses faites par Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale, constituaient un changement radical de politique en faveur des personnes vivant à la rue. Mais mercredi matin, les "Enfants de Don Quichotte" ont lancé un "appel pour une re-mobilisation nationale", se disant "indignés" par la situation des sans-abri alors que la neige est arrivée en France. Lors de leur rencontre mercredi matin avec le ministre de la Cohésion sociale et sa ministre déléguée, Catherine Vautrin, ils ont affirmé que "dans les conditions actuelles", ils ne peuvent pas "envisager la fin des campements, qui sont (..) rendus inévitables par l'urgence".

Dans un communiqué, l'association appelle "citoyens, associations, travailleurs sociaux, villes et départements" à "contribuer à trouver des solutions dignes et adaptées" à la situation des sans-abri, estimant que cela "dépasse les compétences des Enfants de Don Quichotte". Trouver des solutions d'hébergement pour les personnes vivant à la rue est en effet un travail de longue haleine, même si Jean-Louis Borloo a annoncé pour 2007 des mesures visant à reloger de façon "pérenne" et "adaptée" les SDF recueillis dans les hébergements d'urgence. L'euphorie des Don Quichotte, qui n'était d'ailleurs pas partagée par les sans-abri, aura donc été de courte durée.

La Fnars, qui gère nombre des centres d'hébergement d'urgence et a été mandatée par le gouvernement pour trouver une solution pour les personnes vivant dans les campements des Don Quichotte à Paris et en province, a annoncé mercredi que 122 personnes sur les 269 du canal Saint-Martin se sont vues proposer un hébergement, 75% l'ayant accepté. La plupart de ces personnes vivent actuellement dans des hôtels en attendant de rejoindre l'hébergement promis. Nicole Maestracci, la présidente de la Fnars, demande une "mise à plat" des dispositifs de sortie de l'urgence, aujourd'hui "très cloisonnés", afin de permettre "un suivi social" nécessaire aux personnes et un "travail de diagnostic" afin de comprendre les besoins. Par ailleurs, la Fnars a annoncé pour la semaine prochaine le fonctionnement d'une "cellule de suivi" pour les sans-abri du canal Saint-Martin.

En installant quelque 200 tentes abritant des personnes sans logement au bord du canal Saint-Martin à Paris mi-décembre, les Enfants de Don Quichotte ont réussi à placer au coeur de l'actualité la question des sans-abri, obligeant les responsables politiques à sortir de leur indifférence. Nombre d'entre eux ont signé la charte du canal Saint-Martin, qui prône notamment l'instauration du droit au logement opposable, que réclament les associations depuis plusieurs années. Le gouvernement a finalement décidé de mettre un tel droit sur les rails: un projet de loi prévoyant sa mise en place progressive à partir de 2009 sera examiné par le Sénat la semaine prochaine.

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