Bonus records versés en 2007 aux financiers de La City

14 milliards de livres. C'est le montant des bonus accordés aux banquiers britanniques. Mais la donne pourrait être différente l'an prochain, y compris à Paris.

Scène vue il y a quelques jours sur Broadgate Circus, à proximité de la station de métro Liverpool Street, au coeur de la City : des banquiers en costume, sortant du bureau, examinant avec des yeux d'enfants et de convoitise des Ferrari et autres Lamborghini aux couleurs flashy, déployés un peu partout sur le parvis. Eh bien, certains ne feront pas que les regarder, ils pourront s'en acheter une. Par contre, ils devront sûrement patienter avant de pouvoir être au volant d'un de ses monstres. Explosion de la demande oblige, la liste d'attente s'allonge...

Les institutions financières ont en effet été généreuses cette année avec leurs banquiers d'affaires. Le montant des bonus a fait un bond de 30% en un an (la plus forte hausse depuis 13 ans). Le million d'employés du secteur se sont partagés la coquette somme de 14 milliards de livres (20,6 milliards d'euros), soit 50.000 livres (73.580 euros) par tête, rapportait cette semaine le quotidien britannique The Guardian, qui cite des données de l'Office des statistiques nationales (ONS). Conséquence ? La liste d'attente pour se faire livrer sa Rolls-Royce aurait été rallongée à 5 ans, précise le journal.

La fin de la période dorée ?

De ce côté-ci de La Manche, on reste circonspect, y compris sur fait que ces chiffres existent et qu'ils soient publiés. Pour Cécile Cousteix, consultante sur les métiers de la Banque pour le cabinet de chasseurs de tête Lincoln Associés, "les bonus en France ont aussi connu une belle évolution cette année. Les chiffres qui circulent se situent entre +20 à +25% de croissance moyenne entre 2006 et 2007".

Toutefois, la période faste des années 2000 pourrait marquer un point d'arrêt cette année, en raison de la crise du subprime. The Guardian prédit une baisse de 20% des bonus payés début 2008. D'autres vont jusqu'à anticiper une chute de 50%. Les professionnels a priori les plus menacés sont les spécialistes du marché des financements structurés et des dérivés de crédit, les quants, les gérants de hedge funds, les spécialistes du leveraged finance ou encore les prime-brokers.

Cécile Cousteix ne veut pas spéculer sur l'ampleur de la chute, mais baisse des bonus il y aura, assure-t-elle : "Les professionnels sont inquiets car ils savent que, cette fois, les montants seront plus pondérés. Les banques vont être beaucoup plus sur la réserve que ces dernières années en raison du contexte actuel". Verdict dans quelques mois.

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