Le Cobol, une voie d'avenir ?

La pénurie de compétences sur les anciennes technologies et en particulier en cobol est criante dans le monde financier.

Cobol, le grand langage de programmation des années 60, pourrait-il constituer une voie d'avenir ? C'est en tous cas l'avis du jeune Alexandre Do, développeur de 25 ans, qui a suivi une formation à ce langage, considéré comme archaïque, dès son arrivée chez Accenture Technoloy Solutions. "Peu de gens connaissent le cobol, c'est une corde supplémentaire à mon arc !", sourit-il. Visiblement satisfait de son sort, le développeur enchaîne les missions dans les compagnies d'assurances et les établissements bancaires. Des missions de développement, de support technique ou de maintenance.

Les mainframes n'ont pas dit leur dernier mot.

Très demandées en effet, les compétences cobol, et plus largement celles liées aux mainframes, ces grands systèmes toujours en activité, sont évidemment rares. Le langage n'est même plus enseigné en formation initiale. Les "anciens" experts en la matière sont d'ailleurs pour la plupart à la retraite. Pourtant, ces énormes machines et leurs applications sont loin d'être morts !

Non seulement plusieurs centaines de milliards de lignes de cobol continuent à tourner dans le monde, mais les développements de nouvelles applications se poursuivent. Impossible en effet de remplacer ces géants d'un trait de crayon. Mieux vaut donc continuer à les faire vivre. Et finalement, disent la plupart des intervenants, pourquoi changer un système qui fonctionne très bien ? Pour résoudre cette équation, la solution est simple : il suffit de convertir les jeunes diplômés, en les formant plus ou moins rapidement au "nouveau" langage.

Perles rares.

Une démarche difficile : "Dans les banques comme les assurances, on aura toujours de gros systèmes, car les nouvelles technologies ne permettent pas de traiter les gigantesques volumes d'information que nous traitons chaque jour", explique Jocelyne Capmal, responsable recrutement des cadres chez Axa France, qui poursuit : "Les jeunes préfèrent travailler sur les technologies récentes".

Mais le principal danger reste sans conteste l'avenir de ces jeunes "cobolistes". L'hécatombe qui a suivi la dernière crise en 2001 n'est pas faite pour rassurer : à l'époque, les jeunes formés très rapidement au cobol pour le passage à l'an 2000 ont été parmi les premiers à se retrouver sans emploi et sans avenir dès que le marché s'est retourné. Aujourd'hui, l'avenir semble radieux. L'apprentissage et la pratique des technologies mainframes peuvent donc bien devenir un atout. A condition de ne pas s'y laisser enfermer.

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