La CGT veut poursuivre la grève en attendant le contenu de la lettre de négociation du gouvernement

Alors que les transports publics sont très perturbés par la grève ce mercredi, la CGT annonce sa volonté de poursuivre le mouvement en attendant le contenu de la lettre de négociation que le gouvernement doit envoyer aux syndicats "dans les prochaines heures".

Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui défilait avec les grévistes ce mercredi, a déclaré à cette occasion qu'il souhaitait "la poursuite du mouvement" contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, dans l'attente d'une "réaction officielle du gouvernement" à ses propositions. "La CGT a fait des propositions, nous attendons la réaction officielle du gouvernement. On devrait recevoir un courrier matérialisant la position du gouvernement (...) nous verrons ce qu'il y a dans ce courrier", a-t-il indiqué.

Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a indiqué aujourd'hui à l'Assemblée nationale que cette "lettre de méthode" que Nicolas Sarkozy lui a demandé d'envoyer aux syndicats sera envoyée "dans les prochaines heures".

Un espoir d'éviter une très longue grève, comme en 1995, est tout de même apparu dès mardi soir, quand la CGT de Bernard Thibault a proposé au ministre du Travail, Xavier Bertrand, d'organiser des négociations tripartites avec les directions d'entreprises et les représentants de l'Etat sur "chacun" des régimes spéciaux de retraite. Jusque là la CGT réclamait une négociation nationale. Ce mercredi, par la voix de Claude Guéant, secrétaire général de la présidence, cité dans Le Monde, l'Elysée a accepté l'organisation de ces négociations tripartites entre représentants de l'Etat, syndicats et directions des entreprises.

FO, l'Unsa et la CFDT ont repris au bond cette proposition, et le secrétaire général de la CGT-cheminots, Didier Le Reste, estimait mercredi que "beaucoup dépendra de la réponse du gouvernement" pour la poursuite ou non de la grève. Il faut "un vrai cycle de négociations. Nous avons proposé qu'elles se déroulent sur un cycle d'un mois", a précisé Jean-Christophe Le Duigou, en charge des retraites à la CGT, assurant que les cégétistes n'étaient pas "des gréviculteurs" (sic).

A la SNCF, "une table ronde est en train de se préparer, les organisations syndicales viennent à la table des négociations avec nous. Enfin, on ouvre la négociation", a déclaré de son côté Bruno Duchemin, patron de la fédération des conducteurs autonomes de la SNCF (Fgaac), avant une rencontre avec le ministre du Travail, Xavier Bertrand.

Le ministre recevait mercredi matin tour à tour les syndicats (CFTC, FO, CFE-CGC) et à sa sortie de l'entretien, le président de la CFTC, Jacques Voisin a indiqué avoir pressé le ministre de "donner du contenu" aux négociations, en particulier en matière de pouvoir d'achat. "Si je travaille plus, je veux gagner plus: l'objectif, c'est de lisser les conséquences (financières, ndlr) de la réforme", a-t-il dit pour résumer les attentes des salariés des régimes spéciaux, qui vont devoir cotiser quarante ans au lieu de 37 ans et demi.

Mardi, le Premier ministre, François Fillon, s'était dit "satisfait" de voir la CGT prête à "entrer dans ce cycle de négociations", Nicolas Sarkozy pressant les employeurs (SNCF, RATP, EDF, GDF) d'ouvrir "rapidement" les négociations.

De son côté, le président de la RATP, Pierre Mongin, a dit avoir fait des "propositions très significatives" mardi soir aux syndicats, souhaitant "tout faire" pour que "jeudi l'ensemble des réseaux (métro, bus, RER) fonctionne normalement". Ce ne sera pas le cas mais la CFDT RATP, à la différence de la CGT, a appelé mercredi soir à la reprise du travail.

Par ailleurs, au matin du premier jour de la grève, les réactions commençaient déjà à fuser. Alors que Laurence Parisot, présidente du Medef, se lamentait ce matin sur Europe 1 du "ringardisme" des grèves, estimant que celle-ci "nuisait à l'image de la France à l'étranger", Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-cheminots a indiqué sur Canal+ que "beaucoup dépendra de la réponse du gouvernement" pour la poursuite ou non de la grève contre la réforme des régimes spéciaux, le mettant en garde contre toute tentation de "pourrissement".

"Le mouvement est fort", a-t-il déclaré, et "beaucoup dépendra de la réponse du gouvernement et de son contenu que nous allons restituer aux salariés en grève et qui apprécieront et décideront des suites" de la grève. "Le 18 a été historique car c'était une grève dite carrée (limitée à 24 heures, ndlr). Peut-être qu'on ne sera pas au même niveau en pourcentage...", a ajouté Didier Le Reste.

"Le gouvernement ne veut rien remettre en cause: ce n'est pas acceptable car le gouvernement, et le chef de l'Etat, pour d'autres situations conflictuelles ou d'autres secteurs professionnels, sont capables de prendre des initiatives y compris sur le plan financier. Ce n'est pas sérieux", a poursuivi Didier Le Reste.

De son côté, François Hollande jouait l'apaisement. "Je souhaite qu'on en termine dès ce soir", déclarait-il sur l'antenne de RMC. Interrogé sur son degré d'optimisme concernant une sortie de grève, le premier secrétaire du parti socialiste a répondu: "j'ai un indice de volonté, c'est qu'on en termine dès ce soir". Comme on lui redemandait s'il était optimiste, il a répondu "oui". Si le conflit dure, "ça va gêner les usagers", a poursuivi François Hollande. "Donc je souhaite, j'exige même maintenant, qu'on rentre dès ce matin dans un processus de négociation entreprise par entreprise" comme l'a réclamé la CGT.

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