JVC préfère s'allier à Kenwood que d'être vendu au fonds TPG

La firme d'électronique japonaise en difficulté JVC va s'allier avec Kenwood et éventuellement fusionner avec elle, tandis que son actuelle maison-mère Matsushita va réduire fortement sa participation. Cette solution a été préférée au rachat de JVC par le fonds TPG

La firme d'électronique japonaise en difficulté JVC va s'allier avec Kenwood et éventuellement fusionner avec elle, tandis que son actuelle maison-mère Matsushita va réduire fortement sa participation, ont annoncé mardi les entreprises concernées. Matsushita, le géant de l'électronique grand public connu pour sa marque Panasonic, va diluer sa participation dans JVC via une augmentation de capital réservée à Kenwood et au principal actionnaire de ce dernier, le fonds Sparx.

De plus, "JVC et Kenwood vont commencer à étudier l'intégration de leur management sur une base égale le plus tôt possible", ont précisé les quatre groupes concernés dans un communiqué conjoint. "Je suis ravi d'avoir trouvé un partenaire fort", a commenté lors d'une conférence de presse le président de JVC, Kunihiko Sato.Selon ce dernie, un projet de holding, qui contrôlera à 100% à la fois Kenwood et JVC, était à l'étude et pourrait voir le jour d'ici un an.

L'intégration des deux groupes donnerait naissance au plus grand fabricant mondial de systèmes stereo pour automobiles, avec des ventes annuelles combinées de 160 milliards de yens (970 millions d'euros). "La concurrence mondiale devient rude et la présence des fabricants japonais commence à diminuer", a fait remarquer au cours de la même conférence de presse le président de Kenwood, Harui Kawahara. "Nous voulons être au coeur du redéploiement de l'industrie", a-t-il ajouté.

En attendant, JVC (Victor Company of Japan) va émettre de nouvelles actions réservées à Kenwood et à Sparx pour un montant de 35 milliards de yens (212 millions d'euros). Kenwood va injecter 20 milliards et Sparx 15 milliards. A l'issue de cette transaction, Matsushita restera le premier actionnaire de JVC mais n'en détiendra plus que 36,8%, contre 52,4% auparavant. Kenwood, un spécialiste des autoradios et autres équipements audio, deviendra le deuxième actionnaire de JVC avec 17% des titres. Sparx totalisera une part de 12,8%.

Ce plan financier, accompagné de diverses mesures industrielles, a pour objectif de donner un second souffle à JVC pour lui permettre d'enregistrer un excédent d'exploitation à la fin de l'année, ont expliqué les quatre groupes.
JVC ne dégage plus de marges d'exploitation depuis deux ans. L'entreprise, qui a subi de plein fouet la baisse des prix des produits électroniques du fait d'une concurrence accrue, a clos trois exercices consécutifs dans le rouge.
Réputé pour son matériel audio haut-de-gamme vanté par le slogan "La voix de son maître", JVC a fini l'exercice 2006-2007, le 31 mars dernier, sur une perte nette de 7,9 milliards de yens (47,9 millions d'euros) pour un chiffre d'affaires de 742,68 milliards de yens. JVC a annoncé mardi que sa perte nette pour l'exercice 2007-2008 atteindrait 17,2 milliards de yens, au lieu de 10,5 milliards de yens prévus au départ.

Matsushita étudiait depuis plusieurs mois une solution pour se débarrasser en partie de sa filiale devenue un handicap financier, tout en ayant à coeur de ne pas sacrifier son personnel et ses technologies. Le rapprochement avec Kenwood, évoqué initialement puis un temps abandonné en raison de réticences chez JVC, est finalement redevenu le plus viable aux yeux de Matsushita. Il a préféré cette solution à celle offerte par le fonds américain TPG, également candidat au rachat.

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