La CFDT et la CGT veulent placer le social au coeur du débat électoral

François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, et Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, estiment dans une interview au Monde qu'il faut débattre de la question sociale.

Le social doit avoir une place majeure au sein du débat préélectoral: c'est un des messages que François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, et Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, ont fait passer lors d'une interview accordée au Monde daté de samedi.

Reconnaissant que "depuis 2002, on parle plus de social, en bien ou en mal", François Chérèque indique qu'il "souhaite une confrontation forte sur ce sujet". De son côté, Bernard Thibault ajoute qu'il "attend (des responsables politiques) qu'ils défendent leurs conceptions sur les rapports qu'ils entretiennent avec le pouvoir économique et sur la place que les salariés devraient occuper". Le secrétaire général de la CGT souhaite aussi "qu'un dixième du temps d'antenne consacré aux problèmes de sécurité soit consacré à la lutte contre l'insécurité sociale".

Par ailleurs, François Chérèque estime que "la question de la place de la France dans l'Europe et celle de l'Europe dans le monde échappe complètement au débat, si ce n'est pour redire que nos difficultés viennent de l'Europe".

Les deux secrétaires généraux reconnaissent en outre leurs divergences sur la discussion entreprise par le Medef et les syndicats sur le contrat de travail. La CGT reste attentiste et prudente. "Laisser entendre que l'on est disposé à négocier sur les contrats de travail dans les termes choisis par le Medef, c'est prendre des risques", estime le secrétaire général de la CGT. Il ajoute que son organisation "n'a pas le même diagnostic que la CFDT sur ce qui est acceptable à un moment donné", dans le cadre de nouvelles flexibilités à faire adopter aux salariés. En outre, pour Bernard Thibault, il n'est pas question d'accepter "l'hypothèse selon laquelle une partie des causes structurelles du chômage et de la précarité dans l'emploi tiendrait aux rigidités du contrat de travail actuel".

De son côté, François Chérèque précise que "ce n'est pas parce qu'on entre dans une démarche de diagnostic commun que l'on est d'accord pour organiser de nouvelles flexibilités". "Au contraire, il y a des mutations qu'il faut anticiper ou accompagner (...). Pour cela, nous acceptons le débat avec le Medef sur la sécurisation des parcours professionnels".

Enfin, au sujet des 35 heures, Bernard Thibault réfute l'argument "travailler plus pour gagner plus", qu'il estime être une "mascarade". Il est toutefois favorable à une adaptation de ce droit. De son côté, François Chérèque indique qu'il y a "des entreprises où le rapport de force a permis de négocier un bon accord et des endroits où c'est plutôt la partie patronale qui a gagné sur sa vision. Ces accords sur le temps de travail sont révisables, sans remettre en cause globalement les 35 heures".

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