Citigroup rapatrie pour 49 milliards de dollars de SIV dans son bilan

La première banque américaine a l'intention de consolider dans son bilan pour 49 milliards de dollars de véhicules d'investissement structuré (SIV) dont les notes sont menacées de dégradation par les agences financières. Par ailleurs ,le directeur général adjoint Robert Druskin, un proche de l'ex PDG Charles Prince, devrait quitter ses fonctions à la fin de l'année.

Il n'y a plus de doute: les banques vont mal. Citigroup s'engage dans une démarche de rapatriement de véhicules d'investissement structuré (SIV) dans son bilan pour laquelle ont déjà opté, ces dernières semaines, plusieurs établissements européens, notamment HSBC, la Société Générale et la banque néerlandaise non cotée Rabobank. La première banque américaine a en effet annoncé son intention de consolider dans son bilan pour 49 milliards de dollars de SIV dont les notes sont menacées de dégradation par les agences financières.

La décision de la première banque américaine intervient alors que les SIV peinent à accéder à de nouveaux financements et qu'ils voient se déprécier leurs actifs, qui incluent entre autres des crédits aux particuliers. Citigroup précise dans un communiqué être parvenue à ramener les actifs de ces SIV, net de trésorerie, à 49 milliards de dollars actuellement contre 87 milliards en août, tout en maintenant la qualité de crédit du portefeuille. Elle a précisé que les liquidités nécessaires au fonctionnement de ces SIV jusqu'à la fin de 2008 sont de 35 milliards de dollars et que cette opération ne devrait pas nécessiter un nouvel apport en liquidités pour les renflouer.

Cette annonce a toutefois immédiatement provoqué un abaissement de Aa2 à Aa3 de la note principale de Citigroup par l'agence de notation Moody's. Celle-ci a précisé qu'elle estimait que les ratios de capitalisation de Citigroup allaient rester faibles en raison notamment de l'obligation de la banque de passer en charge une quantité importante d'actifs liés à ses activités dans le secteur des subprime. Le passage de ses actifs en charge va également intervenir alors que les revenus de la banque vont subir l'impact du ralentissement de l'économie américaine, souligne Moody's. Citigroup a toutefois indiqué dans son communiqué qu'elle envisageait de rétablir ses ratios de capitalisation d'ici le 2e trimestre 2008.

Citigroup explique qu'il intervient pour soutenir ses SIV en raison de la diminution de la liquidité sur le marché des billets de trésorerie adossés à des créances titrisées et celui des obligations à moyen terme. Avant le déclenchement de la crise du crédit cet été, les SIV avaient pour habitude de se financer sur ces marchés pour investir dans des titres à plus longue échéance et mieux rémunérés.

Par ailleurs, Robert Druskin, directeur général adjoint de Citigroup, devrait partir en retraite à la fin de l'année, annoncent plusieurs médias américains. Druskin (60 ans), est le premier haut dirigeant du groupe bancaire à quitter l'entreprise depuis l'annonce cette semaine de la nomination de Vikram Pandit à la direction générale. Le directeur financier, Gary Crittenden, assumera les fonctions de Druskin, notamment en matière de réduction des coûts et de restructuration des activités. Il pourrait devoir présenter un plan de suppressions de postes, jugé probable à court terme par certains salariés de la banque après les lourdes dépréciations déjà annoncées. Nommé en décembre 2006 au poste de directeur général adjoint par le patron d'alors, Charles Prince, Druskin avait immédiatement engagé un plan d'économies. En avril, Citigroup a ainsi annoncé son intention de supprimer 17.000 postes pour économiser 4,58 milliards de dollars par an d'ici 2009.

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