Barclays confiant sur les discussions avec ABN Amro malgré les pressions du fonds TCI

Le fonds d'investissement exhorte la banque néerlandaise à examiner d'autres offres d'achat que celle de la britannique Barclays, afin de faire monter les enchères. Plusieurs actionnaires de Barclays se disent eux aussi mécontents du projet de rapprochement entre les deux établissements financiers.

Le président de la banque britannique Barclays, Robert Diamond, déclare ce mardi, lors d'une conférence sur les services financiers en ligne organisée à Londres par Morgan Stanley, être "très confiant" dans le succès de ses discussions "exclusives" avec la banque néerlandaise ABN Amro en vue d'un mariage. Il affirme que "nous sommes en très forte position" sur ce dossier.

Pourtant, la révolte gronde parmi les actionnaires d'ABN Amro et de Barclays. Le fonds d'investissement spéculatif britannique TCI, qui vient de porter sa participation de 1 % à 2 % du capital d'ABN Amro, a confirmé lundi une information de The Economist, selon laquelle il menacerait ABN Amro de poursuites judiciaires si la banque néerlandaise n'examinait pas des offres d'achat autres que celle de Barclays, chiffrée à 80 milliards de dollars. "Nous voulons le prix le plus haut possible", insiste TCI.

Il faut dire qu'ABN Amro ne semble pas manquer de prétendants. Outre la britannique Barclays, Royal Bank of Scotland, Banco Santander Central Hispano, Banco Bilbao Vizcaya Argentaria, BNP Paribas, Rabobank et Citigroup sont régulièrement cités par les analystes et la presse comme des candidats au rachat de la banque néerlandaise.

La banque néerlandaise a semblé, lundi, tenter de calmer le jeu, soulignant que les pourparlers étaient encore "dans une phase préliminaire." Reste que les deux banques ont déjà indiqué que le siège social du nouvel ensemble - qui deviendrait la sixième banque mondiale avec une capitalisation boursière de plus de 160 milliards de dollars - se situerait à Amsterdam, et que sa place de cotation principale serait Londres !

Les actionnaires de Barclays ne sont pas plus enchantés de ce projet de rapprochement. Des fonds comme Union Investment GmbH et Aberdeen Asset Mangement Plc dénoncent le peu de synergies à tirer d'un rachat d'ABN Amro, et la dilution (effet négatif sur le bénéfice net par action) qu'entraînerait cette opération pour Barclays. Il est vrai que le bénéfice d'ABN Amro a crû de 7,6 % seulement en 2006, tandis que celui de Barclays bondissait de 33 %. Et le retour sur fonds propres de la première se limite à 20,7 %, quand celui de la seconde s'élève à 24,6 %. Les deux tourtereaux vont devoir faire montre de beaucoup de conviction pour recueillir le consentement de leurs actionnaires.

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