Matignon sera vigilant sur le plan social d'Alcatel-Lucent

Recevant ce lundi à Matignon le président du conseil d'administration d'Alcatel-Lucent, Serge Tchuruk, le Premier ministre Dominique de Villepin lui a rappelé toute la vigilance du gouvernement sur la qualité du plan social du groupe. Alcatel-Lucent s'est notamment engagé à ce que le plan de restructuration repose exclusivement sur des départs volontaires. Le gouvernement va constiter un groupe de travail pour "dégager les perspectives du secteur des télécommunications en France et en Europe".

Le Premier ministre Dominique de Villepin est à nouveau monté au créneau sur le plan social d'Alcatel-Lucent, qui projette de supprimer 12.500 emplois dans le monde. A l'occasion de son discours sur l'état social de la nation devant le Conseil économique et social à Paris, le Premier ministre a estimé qu'il fallait "donner le temps nécessaire à la concertation sociale" dans le cadre du plan social d'Alcatel-Lucent.

En présence du ministre délégué à l'Emploi Gérard Larcher, Dominique de Villepin a également reçu ce lundi à Matignon le président du conseil d'administration, Serge Tchuruk, et le PDG d'Alcatel-Lucent France, Jean-Christophe Giroux. A l'issue de cette rencontre, Matignon a dans un communiqué indiqué que Alcatel-Lucent a pris trois engagements. Ainsi, le Premier ministre a rappelé "toute la vigilance" sur le fait que la direction du groupe franco-américain s'est engagée "à ce que le plan de restructuration repose exclusivement sur les départs volontaires".

Alcatel-Lucent s'est également engagé sur "le maintien en France du potentiel de recherche-développement du groupe dans le cadre des pôles de compétitivité". Il a pris l'engagement de "poursuivre et renforcer son implication notamment en Bretagne dans le pôle Images et réseaux". Serge Tchuruk a par ailleurs promis un dialogue approfondi au sein de l'entreprise".

A ce titre, la direction d'Alcatel-Lucent s'est "engagée à réunir en mars un comité de groupe européen visant à préciser et discuter les perspectives de l'entreprise". Enfin, le Premier ministre a demandé à Gérard Larcher et au ministre délégué à l'Industrie François Loos "de constituer un groupe de travail pour dégager les perspectives du secteur des télécommunications en France et en Europe".

Alcatel Lucent a annoncé le 9 février la suppression de 12.500 emplois dans le monde sur les 80.000 personnes que compte le groupe, dont 1.468 en France, soit 12% des effectifs, dans le cadre d'un plan d'économies de 1,7 milliard d'euros sur trois ans. Le Premier ministre était déjà lui-même monté au créneau jeudi dernier sur France 2, au soir d'une journée de mobilisation en France qui avait rassemblé environ 3.000 salariés.

"Nous sommes confrontés aujourd'hui à des dossiers très difficiles - Airbus, Alcatel - et nous nous engageons pour apporter des réponses en termes d'emplois, pour faire respecter les règles sociales", avait-il expliqué. Dans ce cadre, Gérard Larcher avait proposé le même jour la "mise en place d'un groupe de travail sur la place des télécoms en France" et durant cette période la "suspension du plan social" d'Alcatel-Lucent.

Interrogé lundi par BFM TV/RMC, le candidat UMP à la présidentielle Nicolas Sarkozy a estimé au contraire que ce n'était "pas la responsabilité d'un homme politique de donner une instruction pour suspendre un plan social". "Ce n'est pas ma conception de l'économie", a-t-il précisé. Pour autant, a-t-il affirmé, "si des aides ont été données pour maintenir l'activité en France et que ces activités ont été délocalisées", le groupe devra rembourser. "Je ne connais pas le dossier précisément des aides" à Alcatel, a-t-il conclu.

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