Suez porte à 11,3% sa participation dans Gas Natural

L'énergéticien français a annoncé ce matin le rachat de 4,55% de capital de l'espagnol Gas Natural, portant ainsi sa participation à 9,95%. Suez a conclu par ailleurs un accord lui permettant d'acquérir 1,35% supplémentaire de l'opérateur gazier. De quoi lui permettre de détenir au final 11,3% du capital conter 5,4% en début d'année. Cette opération lui a coûté un milliard d'euros.

L'énergéticien français Suez a annoncé ce matin avoir acheté en direct et pour compte propre quelque 4,55% du capital de Gaz Natural, le premier opérateur gazier espagnol, tout en précisant avoir conclu un accord lui permettant de sécuriser l'acquisition de 1,35% supplémentaire. Deux opérations menées coup sur coup ces dernières semaines qui devraient permettre au groupe conduit par Gérard Mestrallet de détenir 11,3% du capital de Gas Natural sous réserve de l'autorisation du régulateur de l'énergie en Espagne (CNE).

Cette opération a globalement coûté "un milliard d'euros" au groupe français. Dans une déclaration envoyée à l'Autorité des marchés financiers espagnols (CNMV), Suez précise qu'il "a acquis en 2007 une participation directe de 4,55% du capital de Gas Natural, portant sa participation à 9,95%". Ce qui fait de Suez le troisième actionnaire de Gas Natural derrière La Caixa (33 %) et Repsol (30 %). Côté espagnol, le groupe Gaz Natural a immédiatement saluée l'opération en indiquant dans un communiqué que cette prise de participation "était une preuve de confiance" de la part de Suez " dans la bonne marche des activités et les objectifs stratégiques de Gas Natural".

A l'heure où le sort de la fusion Suez-Gaz de France (GDF) est suspendu à la décision du futur gouvernement de Nicolas Sarkozy, l'annonce de cette opération par Suez est un signal fort. Officiellement, Suez estime que sa montée au capital de Gas Natural "s'inscrit dans la stratégie du groupe qui a notamment pour objectif une expansion dynamique sur ses marchés de l'énergie et de l'environnement en Europe". En aucun cas, insiste-t-il, cette opération n'est une "alternative" à sa fusion avec GDF si cette dernière échouait. Pour Gérard Mestrallet, "le projet Suez-Gaz de France reste de loin le meilleur projet industriel". Pour autant, le groupe ne "s'interdit rien qui insulte l'avenir ".

Concrètement, Suez n'exclut pas de "continuer à monter au capital de Gas Natural si de nouvelles opportunités se présentaient". Ces dernières semaines, plusieurs institutions financières avaient acheté des blocs d'actions Gas Natural pour le compte de tiers. La banque portugaise Banco Esperomento Santo avait notamment racheté il y a dix jours entre 4,2 et 4,5% du capital de Gas Natural sur le marché.

En début d'année, des informations dans la presse espagnole avaient fait état d'une possible alliance entre Suez et Gas Natural dans le cadre de l'OPA lancée par l'espagnol sur l'électricien ibérique Endesa. L'offre avait été retirée par Gas Natural le 1er février. Et depuis l'OPA d'E.ON sur Endesa, Gas Natural se retrouve un peu seul dans le paysage énergétique espagnol. Un rapprochement avec l'électricien Suez aurait donc du sens. D'autant que les deux groupes se connaissent depuis longtemps et travaillent déjà ensemble dans l'exploitation de centrales à gaz en Espagne et dans le gaz naturel liquéfié (GNL). Autre atout d'importance: Gas Natural tout comme Gaz de France a comme fournisseur de gaz le producteur algérien Sonatrach. Suez verrait donc d'un bon oeil "ses liens se renforcer avec Gas Natural". Une nouvelle donne qui devrait obliger le gouvernement français à se pencher rapidement sur le dossier Suez-Gaz de France. En tout cas, remarque un spécialiste "la balle est désormais dans leur camp".

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