Le nombre de chômeurs va continuer à décroître progressivement en Allemagne pour tomber ponctuellement sous les 3 millions en 2011, estime le président de l'Agence pour l'emploi dans un entretien paru mardi sur le site Internet du quotidien Die Welt. En mai, le pays comptait 3,687 millions de personnes à la recherche d'un travail.

La situation sur le front de l'emploi s'améliore de mois en mois dans la première économie de la zone euro, à la fois grâce aux réformes mises en place sur le marché du travail par le précédent gouvernement du social-démocrate Gerhard Schröder et à une relance économique solide. Après avoir dépassé la barre politiquement sensible des 5 millions à l'hiver 2006, le nombre de sans-emploi est descendu sous le seuil des 4 millions cette année, et certains experts jugent possible pour cette année une intrusion sous la zone des 3 millions.

Le président de l'Agence pour l'emploi les juge très optimistes. "Cela va encore attendre", a estimé le patron de l'agence Frank-Jürgen Weise. "D'ici 2011, le gouvernement fédéral prévoit un nombre de chômeurs de 3,2 millions en moyenne sur l'année. Etant donné les fortes variations en cours d'année, (le nombre pourrait descendre sous) la barre des 3 millions pendant de très bons mois, comme septembre ou octobre", explique Frank-Jürgen Weise.

L'embellie générale permet aussi à l'agence pour l'emploi d'afficher de confortables excédents, évalués dans les prévisions budgétaire à 26 milliards d'euros d'ici 2011. Une manne qui pourrait servir à abaisser les cotisations chômage, estime Frank-Jürgen Weise. "Il y a une marge de manoeuvre pour de nouvelles baisses des cotisations au-delà des 3,9% déjà décidés" (contre 4,2% actuellement), a-t-il estimé. "Cela aurait des effets positifs pour le marché du travail. Avec une baisse de 1 point de pourcentage, on pourrait créer 100.000 emplois", a-t-il déclaré.

Un débat s'est engagé en Allemagne sur ce sujet. Le président de la fédération patronale Dieter Hundt a lui aussi plaidé mardi en faveur d'une réduction du taux des cotisations à 3,2%, dans un entretien à la radio Deutschlandfunk.

Le ministre des Finances social-démocrate Peer Steinbrück souhaite, de son côté, récupérer 5 milliards d'euros pour financer des mesures visant à aider les chômeurs de longue durée, une idée très critiquée, notamment par le conseil d'administration de l'agence.