Le consortium formé par Royal Bank of Scotland, Santander et Fortis détient 86% d'ABN Amro au terme de son offre publique d'achat, close vendredi. "La condition d'acceptation minimale à l'offre a été satisfaite", déclarent dans un communiqué RBS, Santander et Fortis. Le montant de l'opération s'élève à 71 milliards d'euros, soit la plus grande acquisition du secteur bancaire en Europe.

Vendredi, la banque britannique Barclays, qui avait proposé également de racheter la banque basée à Amsterdam pour un montant nettement inférieur (63 milliards d'euros aux cours de clôture de jeudi), avait reconnu sa défaite dans cette bataille.

Les trois repreneurs devraient se partager dans les prochains mois les différents actifs d'ABN
Amro.

C'est donc la fin d'un feuilleton qui aura agité pendant plusieurs mois le secteur bancaire européen. L'an dernier, déçus par la performance boursière de la banque, plusieurs fonds présents à son capital, en particulier The Children Investment Fund (TCI), qui détenait un peu plus de 2 % du capital, ont lancé une campagne pour un démantèlement du groupe au nom de l'intérêt des actionnaires. La direction d'ABN Amro a tenté de répliquer en mars 2007 en annonçant des négociations exclusives sur une éventuelle fusion avec la britannique Barclays. Mais le 13 avril, RBS, Fortis, et Banco Santander ont surenchéri, avec l'intention de démanteler ABN.

ABN Amro a réalisé en 2006 un bénéfice net de 4,78 milliards d'euros, en hausse de 7,6% par rapport aux 4,44 milliards d'euros de 2005. Le produit net bancaire du groupe pour l'ensemble de l'année était de 22,65 milliards d'euros, contre 18,94 milliards d'euros l'année précédente, soit une hausse de 19,6%.