C'est un chantier d'envergure que Michael Glos, le ministre allemand de l'Economie espère voir son pays mener au cours des cinq prochaines années. Dans un courrier à la fraction parlementaire conservatrice publié par le quotidien Süddeutsche Zeitung, le ministre membre du CSU propose de dégager 70 milliards d'euros sur cinq ans pour réduire le déficit, baisser les impôts et augmenter les investissements publics. Ni plus ni moins.

Comment dégager une telle somme ? Selon le ministre, la bonne santé de l'économie crée pour le gouvernement "une marge de manoeuvre d'environ 2,5% du PIB sur une période de cinq ans. En chiffre absolu, il s'agit de plus de 70 milliards d'euros jusqu'à 2012", écrit Michael Glos.

Sur le plan des investissements, le ministre fournit quelques pistes de réflexion, proposant de diriger l'action publique dans le BTP - "mais pas seulement" - , mais aussi dans l'éducation et la formation professionnelle.
Selon lui, ce programme permettrait à la première économie de la zone euro d'atteindre quatre objectifs majeurs d'ici 2012: éradiquer complètement le déficit public; hisser les investissements publics à près de 2% du PIB, après que ces derniers soient tombés de 2,5 à 1,5% ces vingt dernières années; soulager entreprises et particuliers en réduisant les cotisations, ce qui en théorie est favorable à la consommation, l'investissement industriel et l'emploi.

Enfin, cette manne permettrait de réduire la dette globale de l'Allemagne et de la ramener dans les clous du pacte de stabilité et de croissance, qui fixe sa limite à 60% du PIB. En 2006, ce taux s'élevait à 67,9%. Berlin veut le faire descendre à 66,7% cette année.