Caisses noires chez Siemens : un membre du directoire arrêté

Un membre du directoire de Siemens, Johannes Feldmayer, a été arrêté ce mardi après de nouvelles perquisitions dans le cadre d'une affaire de caisses noires. Les soupçons de la justice se porteraient sur des paiements étranges versés sans contrepartie à des sociétés qui appartiennent à Wilhelm Schelsky, le président d'un important syndicat outre-Rhin.

Johannes Feldmayer, membre du directoire de Siemens en charge notamment de la stratégie, est sous les verrous. L'information que vient de révéler notre confrère Handelsblatt a été confirmée par le groupe allemand. C'est la première fois qu'un membre actif du directoire est placé en détention dans le cadre des diverses affaires de corruption qui agitent le groupe depuis l'automne dernier.

Ce n'est pas la corruption dans la division télécommunication qui est responsable de son arrestation mais l'autre affaire liée à Wilhelm Schelsky, le président du syndicat Unabhängiger Betriebsangehöriger (AUB), qui a été arrêté sur ordre du Parquet de Nuremberg en février dernier. Hier également, le Parquet aurait encore procédé à diverses perquisitions à Munich, Nuremberg et Erlangen.

Mi février, Siemens avait reconnu que le Parquet de Nuremberg enquêtait sur des "soupçons de paiements à un partenaire sans preuve d'une contrepartie concrète" et sur de potentiels détournements fiscaux. Les soupçons de la justice se porteraient sur des paiements étranges versés sans contrepartie à des sociétés qui appartiennent à Wilhelm Schelsky

Les enquêteurs auraient découvert plus de 14 millions d'euros de versements depuis 2001 et se demandent si Siemens n'a pas financé l'organisation nettement plus consensuelle que le DGB et l'IG Metall. Le contrat aurait été passé par la division automatisme.

En février, Siemens avait confirmé que ce contrat de conseil avait été signé en 2001 par Johannes Feldmayer, et que ce dernier avait été entendu le mois dernier par la police. Il avait précisé cependant que le contrat avait été suspendu à la fin 2006, faute de prestations.

AUB est une organisation créée il y a plus de trente ans par des salariés de Siemens mécontents et qui a toujours fait un contrepoids au puissant syndicat de la métallurgie IG Metall. Elle compte aujourd'hui plus de 32.000 membres et est représentée dans quelque 19.000 comités d'entreprise dans toute l'Allemagne. Elle détient aussi notamment un siège au conseil de surveillance de Siemens. Depuis longtemps, les autres syndicats s'interrogent sur son financement.

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