Après la publication des chiffres économiques 2006 la semaine dernière par le gouvernement, le premier secrétaire du parti socialiste a vivement critiqué ce lundi matin le bilan économique du gouvernement de "Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy". Contre toute attente, François Hollande n'est pas revenu sur la polémique autour des chiffres du chômage, prenant d'emblée les chiffres publiés la semaine dernière par Eurostat, l'agence européenne de statistiques.

Le taux de chômage en France est de 8,8% fin février (contre 8,4% selon l'Insee et le gouvernement), "c'est le plus élevé de tous les pays de la zone euro", a indiqué François Hollande. "De plus, il a reculé de 0,8 point en un an, contre 1,8 point en Allemagne où le taux de chômage s'élève à 7,1% de la population active, pour des taux de croissance comparable", a-t-il rajouté. L'explication ? "La croissance, l'une des plus faibles d'Europe, de 2,1% en 2006 contre 2,7% en zone euro", indique-t-il, avant de conclure que la croissance entre 2002 et 2006 s'est élevée en France à 1,3%-1,4%, inférieure de moitié à celle enregistrée entre 1997 et 2002, sous le gouvernement Jospin.

Deuxième constat, "l'endettement en France s'élève fin 2006 à 1.142 milliards d'euros, en hausse de 0,5% sur un an et de 300 milliards d'euros par rapport à fin 2001", indique François Hollande. Tertio, "les prélèvements obligatoires fin 2006 s'élèvent à 44,4% de la richesse nationale, contre 43,1% en 2002, alors que l'impôt sur le revenu a reculé de 20%". Enfin, le déficit commercial extérieur a atteint en 2006 un record historique, à 30 milliards d'euros.

Interrogé sur les 500.000 "emplois-tremplins" que le parti socialiste souhaite mettre en place à partir du mois de juin si Ségolène Royal était élu, François Hollande n'a pas su dire s'ils incluaient ou non les 190.000 "contrats première chance". "Les emplois-tremplins concernent les jeunes sans qualification, embauchés dans des petites entreprises et permettant d'alterner travail et formation", a-t-il précisé.