Christine Lagarde demande à la BCE de se pencher sur le taux euro/dollar

La ministre de l'économie et des finances française s'exprime alors que le débat se tend autour de la politique monétaire de la BCE. Membre de son directoire, Lorenzo Bini Smaghi estime que "seuls le président (de la Banque centrale européenne) et le président de l'Eurogroupe devraient pouvoir commenter le taux de change de l'euro".

Christine Lagarde demande à la BCE de se pencher sur la question du taux euro/dollar lors de sa prochaine réunion. Cette déclaration de la ministre de l'économie et des finances française intervient alors que la nervosité s'accroît autour de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Les commentaires incessants des hommes politiques européens sur les taux de change décrédibilisent la Banque centrale européenne (BCE) et l'Eurogroupe, a estimé vendredi l'italien Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la BCE. "Seuls le président de la BCE et le président de l'Eurogroupe devraient pouvoir commenter le taux de change de l'euro", a déclaré Lorenzo Bini Smaghi dans une sortie étonnemment violente devant des universitaires à la Sorbonne.

"Les déclarations des ministres des Finances et d'autres ministres de tel ou tel pays, tout particulièrement avant les réunions de l'Eurogroupe, ne font que saper l'autorité et l'efficacité de l'Eurogroupe et de son président", a-t-il ajouté. Il n'a pas évoqué le cours actuel de l'euro mais estimé qu'il ne fallait pas se concentrer uniquement sur son niveau par rapport au dollar qui n'entre, selon lui, que pour 24% dans la formation du cours de la devise européenne.

De son côté, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero a espéré publiquement, ce vendredi à la radio nationale, que "la hausse des taux d'intérêt (ait) atteint son sommet". Il a rappelé que nombre de familles souffraient financièrement de ces hausses en Espagne, car la presque totalité des emprunts immobiliers y sont contractés à taux variable.

Le responsable espagnol rejoint ainsi les préoccupations françaises. Dans son intervention télévisée, jeudi soir, Nicolas Sarkozy a enfoncé le clou sur le même thème. "Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, ne peut pas dire qu'il est indépendant et qu'il n'accepte pas qu'on discute de sa politique monétaire. La banque fédérale américaine, devant la situation générale de l'économie, baisse ses taux", a-t-il expliqué, "la BCE ne les baisse pas. Quand la banque fédérale américaine baisse ses taux, tout repart. Quand nous, nous ne baissons pas les nôtres, on s'enfonce. Il y a quand même un petit problème".

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