Airbus s'estime menacé par l'euro fort

La baisse rapide du dollar représente à long terme une menace "existentielle" pour l'avionneur européen Airbus, qui devra délocaliser une partie de sa production hors d'Europe et limiter ses projets de développement, a déclaré Louis Gallois, le président d'EADS (maison mère).

Louis Gallois s'inquiète du cours actuel de l'euro, qui frise le seuil des 1,50 dollar. Dans une interview au journal dominical allemand Welt am Sonntag, il s'inquiète du niveau élevé de la monnaie européenne comme étant "très clairement une menace pour notre existence -pas dans l'immédiat, mais à long terme". "Sur une telle base, nous ne pouvons plus raisonnablement faire de projet d'avenir. "Nous devrons réellement limiter nos projets de développement" a-t-il ajouté.

Ces propos font écho à ceux du président d'Airbus, Tom Enders, qui avait déjà déclaré cette semaine que la faiblesse du dollar n'était plus supportable et qu'elle menaçait l'existence même de l'avionneur européen.

Airbus, filiale à 100% d'EADS, vend ses avions en dollars mais près de la moitié de ses coûts sont en euros, ce qui rend le constructeur particulièrement vulnérable à la hausse de l'euro, face à son concurrent américain Boeing.
La monnaie européenne a touché un niveau record de 1,4968 dollar vendredi. "Nous devrons transférer une partie de notre production et de nos fournisseurs en zone dollar", a ajouté le président d'EADS.

Lors de la publication en début de mois des résultats sur neuf mois d'EADS, Louis Gallois avait déclaré que cette baisse du dollar obligeait le groupe à mettre en place des mesures d'économies de coût supplémentaires.
Il avait estimé qu'il faudrait notamment dégager un milliard d'euros d'économies de plus en 2010-2011 dans le cadre du plan de restructuration "Power 8" mis en place par Airbus, qui prévoit actuellement d'arriver à deux milliards d'économies d'ici 2010. Ce plan "Power 8" était initialement basé sur une hypothèse de cours de 1,35 dollar par euro. Il prévoit déjà 10.000 suppressions d'emplois chez Airbus et ses sous-traitants en quatre ans en Europe ainsi que la vente de plusieurs sites.

Des syndicats d'Airbus France ont estimé que les déclarations de Louis Gallois était une façon de les préparer "psychologiquement" à des annonces de transferts vers la Chine.

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