Merrill Lynch : menace d'une "class action" après le départ de son patron

Un investisseur instituionnel accuse la banque d'avoir trompé ses actionnaires sur sa santé financière. Le PDG Merrill Lynch, Stanley O'Neal, a décidé de démissionner suite aux déboires financiers de l'établissement. Il s'en va avec un parachute en or massif. La banque nomme Alberto Cribiore comme président par intérim

Non seulement Merrill Lynch vient d'être obligé faire partir son patron mais la banque d'affaires et spécialiste du courtage est menacée d'une "class action", une action en justice en nom collectif. Un investisseur institutionnel, Life Enrichment Foundation, défendu par le cabinet juridique Coughlin Stoia Geller Rudman & Robbins LLP a porté plainte contre Merrill devant le tribunal du quartier sud de New York.

Cet investisseur reproche à la banque d'avoir mal informé le marché et ses actionnaires de sa situation financière réelle et de son exposition au crédit hypothécaire à risque, le fameux subprime, qui a déclenché la tempête boursière et financière cet été. Reste à savoir si cette plainte sera jugée recevable - "nous avons donné toutes les informations financières" rétorque la banque - et si elle sera requalifiée en class action à condition que d'autres plaignants s'y joignent.

La crise du subprime vient d'ailleurs d'entrainer le départ du PDG de Merrill Lynch, Stanley O'Neal, comme l'avait révélé dimanche soir le Wall Street Journal. Depuis la fin de la semaine, Stanley O'Neal se savait sur la sellette. Et déjà la presse américaine de ce week-end annonçait que le conseil d'administration de Merrill Lynch était parvenu samedi à la conclusion que Stanley O'Neal devait partir. Et ce d'autant plus que le patron de l'une des plus importantes banques américaines s'était encore un peu plus coupé de son conseil d'administration en prenant contact cet été avec la banque généraliste Wachovia, sans autorisation préalable, pour évoquer une éventuelle fusion.

Merrill Lynch a choqué en annonçant la semaine dernière une perte trimestrielle de 2,24 milliards de dollars et surtout des dépréciations d'actifs de quelque 8 milliards de dollars, alors que trois semaines jours plus tôt, elle avait estimé ces dépréciations à "seulement" 4,5 milliards. Et Merrill Lynch ne serait pas encore sortie d'affaires: à en croire les analystes de sa grande rivale, la banque Goldman Sachs, 4,5 milliards de dollars de dépréciations supplémentaires pourraient être nécessaires au quatrième trimestre.

En quittant son poste, selon la presse, Stanley O'Neal touchera quand même 159 millions de dollars, dont 30 millions en indemnités de retraites et 129 millions en stock options. Le nom le plus souvent cité pour le remplacer est celui de Laurence Fink, le PDG de BlackRock, une société d'investissement en partie détenue par Merrill. Parmi les autres remplaçants potentiels figure aussi le co-président de Merrill Lynch, Gregory Fleming. Mais la banque a apparemment du mal à se décider : elle nomme en attendant Alberto Cribiore comme président par intérim

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