Airbus : Thomas Enders alarmiste face à l'envolée de l'euro

Le président de l'avionneur européen affirme que les cours actuels de l'euro, au delà de 1,48 dollar, sont une menace pour la survie du groupe et s'attend à des "pertes énormes" liées aux effets de change. La faiblesse du billet vert pourait amener Airbus à prendre de nouvelles mesures d'économies drastiques.

Alors que l'euro s'approche à grande vitesse du seuil des 1,50 dollar, Airbus tire la sonnette d'alarme. Lors d'une réunion des comités d'entreprises du groupe à Hambourg, son président, Thomas Enders, a affirmé que "la baisse rapide du dollar est une menace pour la survie" de l'avionneur européen, le cours élevé de l'euro face au dollar ayant "dépassé la limite du supportable".

Du même coup, le dirigeant a brandi la menace de nouvelles mesures d'économie chez Airbus. Même si les carnets de commandes de l'avionneur sont bien remplis, il faut malgré tout s'attendre "à des pertes énormes" en raison des effets de changes, a lancé Thomas Enders. Airbus produit en effet en Europe des avions vendus en dollars, ce qui entraîne une perte de changes considérable, alors que son rival américain Boeing est lui favorisé.

"Nous devons revoir notre modèle industriel. Tel qu'il est, il n'est plus assez résistant", a ajouté le PDG du groupe européen, insistant: "Il s'agit de mesures radicales", qui devraient concerner tous les postes de dépenses.

Du côté des syndicats, la sortie contre l'euro fort du patron n'a pas surpris. "Cela est présenté de façon dramatique, mais au fond, il n'y a rien de nouveau", a affirmé à l'AFP Daniel Friedrich, porte-parole pour IG Metall pour la région Nord. En septembre dernier, le directeur général d'Airbus, Fabrice Bréger affirmait que l'euro à 1,45 dollar obligerait l'entreprise à trouver 1 milliard d'euros supplémentaires et l'empêcherait d'investir dans de nouveaux programmes.

"Nous avons redit notre point de vue, à savoir qu'il faut trouver des solutions intelligentes pour faire profiter Airbus du boom actuel de la demande au lieu de se jeter dans un activisme pur", en voulant à tout prix réduire les coûts, estiment les syndicats. Ces derniers doivent déjà affronter le plan de restructuration "Power 8", lequel prévoit quelques 10.000 suppressions d'emplois en tout et la cession de plusieurs sites, dont les usines de Varel, Laupheim et Nordenham en Allemagne.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.