Perspectives plutôt favorables pour les PME européennes

Selon le baromètre Eurofactor, les PME européennes envisagent 2007 avec une confiance relative. Les perspectives d'embauches et d'investissement diffèrent selon les pays. Elles restent confrontées à des délais de paiement trop longs.

C'est avec un optimisme mesuré que les PME européennes abordent 2007. En effet, selon le baromètre Eurofactor du Groupe Crédit Agricole réalisé auprès de plus de 3 000 entreprises de 6 à 500 salariés de sept pays européens (Allemagne, Belgique, France, Espagne, Italie, Portugal et Royaume-Uni), les perspectives semblent plutôt favorables, le pourcentage d'entreprises prévoyant une amélioration de l'activité étant partout nettement supérieur à celui des entreprises prévoyant des diminutions de leur chiffre d'affaires.

Toutefois, certains pays affichent des perspectives marquées par un pessimisme relatif, fruit d'une année 2006 difficile sur le plan de l'activité.

Au Portugal, qui par le passé a connu une dérive de ses finances publiques, la vigoureuse
politique de rigueur budgétaire se poursuit, touchant notamment la demande des ménages. En Italie, le tissu industriel souffre, du fait de la nature de ses activités, d'une concurrence directe avec de nombreux pays émergents, et notamment avec la Chine.

En Allemagne, l'amélioration conjoncturelle mentionnée par les entreprises allemandes est plutôt effective dans l'industrie et les services pour les grandes entreprises exportatrices.

Bonne surprise, le baromètre Eurofactor suggère une confiance plus élevée des PME-PMI françaises. "Sans que la conjoncture française n'ait été flamboyante, la croissance économique a résisté, grâce à une bonne tenue de la consommation des ménages permise par un recours croissant au crédit. Dans le sillage de la progression allemande, la confiance des PME-PMI françaises semble enfin se rapprocher plus étroitement des fondamentaux économiques, après une année 2005 marquée par une morosité disproportionnée. Ceci dit le secteur industriel français est à la traîne, les secteurs les plus confiants étant surtout les services et le commerce", notent les exprts d'Eurofactor.

C'est en Belgique que les perspectives de création d'emplois sont les plus nettes avec 36 % des entreprises prévoyant d'accroître leurs effectifs contre seulement 5 % qui anticipent une réduction. L'Espagne semble ralentir, puisque les indicateurs s'infléchissent, tout en restant à très haut niveau. Enfin, c'est au Royaume-Uni que se manifeste la plus grande confiance dans l'environnement économique avec un sentiment positif partagé par 90 % des entreprises interrogées.

L'amélioration des perspectives de croissance de l'activité et de la rentabilité devrait avoir des conséquences positives sur l'emploi, avec toujours des disparités selon les pays. Ainsi, dans la grande majorité des pays enquêtés, le pourcentage d'entreprises optimistes sur leurs effectifs salariaux dépasse très sensiblement les pessimistes. Ce phénomène est toutefois moins marqué en Allemagne, au Portugal et en Italie.

Au regard de ce relatif optimisme, l'investissement devrait poursuivre sa phase de croissance. En effet, selon le baromètre Eurofactor le pourcentage d'entreprises prévoyant un investissement en hausse en 2007 dépasse très massivement le pourcentage d'entreprises prévoyant un recul. Toutefois, ce pourcentage est en retrait par rapport à
l'an passé, ce qui suggère un léger tassement du rythme de croissance de l'investissement. L'enquête fait ressortir quatre pays où autour de 40 % des entreprises interrogées prévoient une hausse de leurs dépenses d'investissement : Espagne, Italie, Belgique et Royaume-Uni.
La France est, avec le Portugal et l'Allemagne, le pays qui reste le plus sur la réserve : seulement 29 % des entreprises françaises prévoient une hausse des dépenses d'investissement.

Cette amélioration conjoncturelle reste néanmoins fragile, les préoccupations des entreprises européennes restant nombreuses. Eurofactor dresse la liste des principales d'entre elles. Outre les prix des matières premières et de l'énergie, la concurrence des pays émergents et l'évolution de la réglementation du travail, les entreprises européennes regrettent la longueur des délais de paiement qui pèse sur leur trésorerie.

Alors qu'une PME - PMI européenne se fait payer, en moyenne, à un horizon de deux mois et demi, les entreprises portugaises et italiennes doivent respectivement attendre 94 jours et 95 jours. Soit 12 jours de plus pour les entreprises portugaises. Si la France et la Belgique restent stables avec 66 et 62 jours, le Royaume-Uni et l'Allemagne, déjà les plus performants sur ce sujet, progressent encore avec des délais de paiement ramenés respectivement à 45 et 49 jours (contre 52 et 51 l'année dernière). A noter, le secteur public contribue largement à l'allongement des délais de paiement, surtout en Italie au Portugal et en Espagne avec respectivement 111, 109 et 100 jours.

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