Décès de Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de physique 1991

Le grand physicien français est mort en fin de semaine dernière. Adepte de l'interdisciplinarité, il avait reçu le prix Nobel de physique en 1991 pour ses travaux sur les cristaux liquides.

"Immense intelligence", pour le président Sarkozy. "Esprit libre", pour le leader centriste et ancien ministre de l'Education, François Bayrou. "Excellence scientifique", pour Valérie Pécresse, nouvelle ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Les qualificatifs élogieux ne manquent pas, ce mardi, à l'égard de Pierre-Gilles de Gennes, physicien de renommée internationale, mort vendredi dernier à l'âge de 74 ans, mais dont on a appris la disparition seulement ce mardi.

Issu d'une vieille famille française, ce grand savant était un pur produit des meilleures filières scientifiques du pays. Après des études supérieures à l'École normale supérieure de Paris jusqu'en 1955, il travailla comme ingénieur de recherche au Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Il obtient en 1957 un doctorat ès sciences : sa thèse porte sur les aspects théoriques de la diffusion des neutrons dans les milieux magnétiques. De 1961 à 1971, Pierre-Gilles de Gennes est professeur à la Faculté des sciences d'Orsay et, en 1971, il est nommé professeur au Collège de France.

Il poursuit des travaux remarquables sur les phénomènes d'ordre dans des milieux complexes. L'importance de ces travaux lui vaudra d'être nommé membre de l'Académie des sciences en 1979 et d'être reconnu comme l'un des pionniers de ce que lui même désigne souvent comme la physico-chimie de la matière molle. En 1980, il reçoit la médaille d'or du CNRS. Ses contributions marquantes dans des domaines très variés (magnétisme, supraconductivité, cristaux liquides, polymères, mouillage etc.) lui ont valu le prix Nobel de physique en 1991, faisant de lui l'un des 49 lauréats français de cette prestigieuse distinction.

Directeur honoraire de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris, Pierre-Gilles de Gennes a toujours détesté les barrières qui entravent la quête de la connaissance. Partisan de l'interdisciplinarité, sensible aux applications industrielles, il passe d'un sujet à l'autre avec un égal bonheur. Il a rejoint l'Institut Curie pour aborder le domaine des systèmes du vivant et la compréhension des mécanismes cellulaires.

A côté de cette activité de recherche du plus haut niveau, Pierre-Gilles de Gennes a consacré une part importante de son temps à l'enseignement et à partager avec les écoliers et lycéens son enthousiasme pour la recherche scientifique.

Il n'a jamais hésité non plus à s'engager publiquement, non seulement dans son domaine en appelant à "sauver la recherche" ou en soutenant l'ancien ministre Claude Allègre, mais aussi dans le débat politique en se prononçant pour le projet de traité constitutionnel européen. Il a aussi soutenu Jean Tibéri à Paris et Jean-Pierre Chévènement à la présidentielle de 2002.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.