Une semaine marquée par les questions de pouvoir d'achat, la vente des titres EDF, le plan Bush face au "subprime" et Air France candidat au rachat d'Alitalia

A la une de l'actualité, la cession de 2,5% du capital d'EDF pour financer la modernisation des universités. L'accélération des mesures pour améliorer le pouvoir d'achat des Français, les interventions pour remédier à la crise des crédits hypothécaire à risque, les projets de délocalisation dans l'aéronautique et la candidature d'Air France-KLM pour la reprise d'Alitalia ont aussi animé les débats.

L'Etat a baissé lundi sa participation dans EDF, première capitalisation européenne . C'est la plus importante opération de cession de titre réalisée dans l'Union cette année.

L'ETAT CEDE 2,5% DU CAPITAL D'EDF POUR 3,7 MILLIARDS D'EUROS

Le ministère de l'Economie a annoncé mardi avoir vendu 45 millions de titres d'EDF auprès d'investisseurs institutionnels, soit 2,47% de son capital. Cette cession a permis à l'Etat d'empocher 3,7 milliards d'euros (82,20 euros par action) qui seront affectés au plan d'investissement pour la modernisation des universités. Cette opération avait été présentée jeudi 29 novembre par Nicolas Sarkozy. Christine Lagarde a par ailleurs déclaré qu'un plan de cession de titres en faveur des salariés d'EDF aurait lieu dans les prochains mois. 0,4% supplémentaire du capital de l'entreprise serait concerné, ce qui ramènera la part de l'Etat à 84,4%.

Les investisseurs n'ont pas été aussi nombreux que le gouvernement l'espérait. Bercy était prêt à vendre jusqu'à 3,7% du capital d'EDF. En outre, le prix de cession correspond au bas de la fourchette fixée par le ministère (qui tablait jusqu'à 83,30 par titre). Cependant, l'Etat se veut satisfait par cette opération : les actions EDF ont été vendues à un cours proche de leur plus historique (87,75 euros).

Pour beaucoup d'analystes, cette cession de titres aurait pu être encore plus lucrative si le président de la République ne l'avait pas annoncée trois jours en avance. Ce délai a permis des spéculations à la baisse sur l'action EDF qui a perdu 3% de sa valeur vendredi 30 novembre. Faute d'acheteurs, les banques qui ont réalisé l'opération auraient elles-mêmes récupéré des titres.

LES PREMIERES MESURES DU PLAN POUR LE POUVOIR D'ACHAT SONT ATTENDUES DES LE 1ER JANVIER

François Fillon a déclaré mardi que le projet de loi pour l'amélioration du pouvoir d'achat des Français sera présenté en Conseil des ministres mercredi prochain. Le chef du gouvernement a indiqué que le texte passerait "aussitôt après" devant l'Assemblée nationale. Ce projet de loi reprend quatre des mesures annoncées par Nicolas Sarkozy le 29 novembre : la rémunération des RTT non consommées, la possibilité pour les chefs de petites entreprises de verser à leurs salariés une prime défiscalisée de 1.000 euros, le déblocage de la participation jusqu'à 10.000 euros et l'indexation des loyers sur l'indice des prix à la consommation. Ces dispositifs devraient être applicables dès le mois prochain.

Toujours au chapitre du pouvoir d'achat, le ministre du Budget, Eric Woerth, a par ailleurs évoqué une possible hausse du taux de rémunération du Livret A, à partir du mois de février. Il pourrait être porté de 3% à 3,5% voire 3,75%. A l'inverse, Gaz de France s'apprête à réclamer une réévaluation de ses tarifs gelés depuis juin 2006. Le gazier subit la hausse des cours du pétrole (sur lesquels sont indexés les prix du gaz). Il souhaite voir crître le prix pour les particliers de 5% à 6% - mais purrait n'obtenir que 3,5% - et pour les entreprises de plus de 10%. La facture des complémentaires santé devrait aussi augmenter en 2008 (de 3% environ).

CRISE DU "SUBPRIME" : AUX ETATS-UNIS, BUSH VIENT AU SECOURS DES EMPRUNTEURS ; EN ANGLETERRE, LA BANQUE CENTRALE BAISSE SES TAUX

Le président américain a dévoilé jeudi un plan d'aide au propriétaires endettés. Georges Bush a promis un gel pendant cinq ans des taux d'emprunts immobiliers pour "1,2 million" de ménages. Cette mesure s'adresse aux foyers pauvres, qui ont souscrit à un emprunt hypothécaire à taux variable et qui ne pourront pas supporter une hausse de ce taux. Le plan prévoit aussi de faciliter le refinancement de ces prêts. L'objectif pour la Maison Blanche est d'éviter la multiplication des saisies immobilières, qui fragilisent l'économie américaine.

En Angleterre, la banque centrale est aussi intervenue pour limiter les conséquences de la crise des crédits hypothécaires à risque. Afin de pallier le manque de liquidités, la Bank of England, jeudi, a réduit d'un quart de point son principal taux directeur (à 5,50%). La banque centrale du Canada avait fait de même en début de semaine. En revanche, les tensions inflationnistes ont dissuadé la Banque centrale européenne d'agir de même pour la zone euro. Elle a décidé de maintenir son taux directeur à 4%.

EADS ET DASSAULT AVIATION ANNONCENT DES DELOCALISATIONS EN ZONE DOLLAR

Le PDG de Dassault aviation a confié qu'il envisageait une délocalisation d'une partie de sa production en zone dollar. En dehors des "chaînes d'assemblage" et des "activités de haute technologie", "tout peut être délocalisé" a ainsi déclaré Charles Edelstenne. Le même jour, Louis Gallois, le président exécutif d'EADS, la maison-mère d'Airbus, a révélé un projet similaire (mais a du coup à trouver un repreneur pour la vente de plusieurs de ses sites européens). "Nous n'avons pas le choix" s'est indigné le patron du constructeur aéronautique qui souffre beaucoup de la montée du cours de l'euro. Les syndicats redoutent de nouvelles suppressions de poste. Charles Edelstenne a tenté de les rassurer mercredi en déclarant qu'il n'y aura pas de plan social chez Dassault Aviation.

AIR FRANCE-KLM ET AIRONE SEULS EN LICE POUR LE RACHAT D'ALITALIA

Alitalia a annoncé jeudi avoir reçu trois offres de reprise. Air France-KLM s'est porté candidat à l'acquisition de la part de l'Etat italien (49,9%) dans cette compagnie publique, qui perd plus d'un million d'euros par jour. Air One, un groupe italien, a aussi soumis une offre indicative. Le troisième postulant est un consortium dirigé par un homme politique italien, Antonio Baldassarre. Cette offre a peu de chance d'aboutir, Alitalia l'ayant déjà rejetée l'été dernier. La compagnie allemande Lufthansa s'est finalement retirée de la course pour ne pas mettre "en danger sa notation financière". Le conseil d'administration d'Alitalia se réunira la semaine prochaine pour choisir un repreneur.

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