C'est la quatrième fois que Terra Firma demande au régulateur des fusions un délai supplémentaire pour pouvoir racheter son compatriote EMI. Le fonds d'investissement a annoncé ce jour que seulement 84,94% des actionnaires du numéro trois mondial du disque avaient souscrit à son offre de rachat de 3,2 milliards de livres (4,8 milliards d'euros), soit 265 pence par action.

Pour Terra Firma, les conséquences sont lourdes. Car s'il n'arrive pas à convaincre avant mercredi 90% des actionnaires d'EMI, son offre risque de devenir caduque. Et ce d'autant plus que la crise du crédit immobilier à risque, provoquée par le ralentissement du logement aux Etats-Unis sévit. Dans des conditions normales, les banques qui soutiennent les offreurs n'hésitent pas à lever cette clause des 90%.

Mais, aujourd'hui, rien ne garantit que Citigroup, qui a garanti la syndication, ne révise son montage financier et ne demande une plus forte rémunération de ses emprunts, alourdissant la facture de 150 millions d'euros pour le fonds.

Terra Firma pourrait se trouver embarqué dans le même bateau que les fonds Cerberus et KKR. Ces deux fonds d'investissement ont du mal à financer leurs acquisitions ; ce qui risque de compromettre leurs offres respectivement sur l'américain Chrysler et sur le britannique Alliance Boots. Ce ne sont pas les seuls à rencontrer des difficultés. Depuis un peu plus d'un mois, près d'une quarantaine d'opérations de refinancement sur les marchés de crédits ont été annulées ou reportées.