Le cloisonné est une technique de fabrication originaire de Byzance dès le XIème siècle mais développée plus tardivement, par les Chinois, qui en firent grand usage. La technique consiste à poser des cloisons sur un moule en bronze pour former des alvéoles dans lesquelles sont appliqués les émaux. Après cuisson et ponçage, les parties en métal sont dorées au mercure. Toutes sortes d'objets sont ainsi façonnés: vases, plats, aiguières, brûle-parfums, bols, voire cages à oiseaux et aquariums. Dès la fin du XIVème siècle, sous l'influence de la dynastie impériale des Ming, la Chine se passionne pour cette technique et multiplie les créations, les couleurs jaune, rouge et surtout bleu lapis-lazuli initiales laissent place à des teintes plus variées et des présentations dégradées de plus en plus subtiles. Au XVIIIème, la technique orientale s'améliore encore et les objets d'agrandissent: on trouve des tabourets, des jouets, des statuettes. Suivent au XIXème des cloisonnés sur cuivre - technique importée de Limoges - concrétisés par des services entiers de vaisselle.

Depuis quelques années, les prix de ces objets (qui doivent présenter des marques impériales d'époque et non plus tardives) ne cessent de grimper, notamment sous l'influence de Chinois nouvellement fortunés qui n'hésitent pas à faire revenir au pays ces trésors éparpillés de par le monde. D'autant que l'on trouve désormais des faux que seuls les experts avisés peuvent identifier. Chritie's France organise le 7 décembre une vente dédiée à cet art: 47 pièces de la collection Amezaga-Feijoo, connue des initiés comme l'une des plus conséquentes, sont ainsi mises aux enchères. Parmi elles, une glacière à dominante bleue époque Qianlong (1736-1795) estimée 350.000 euros, un rare brûle-parfum "aux trois hérons" de la même époque (75.000) ou une paire d'éléphants Qing , XIXème (30.000). Les estimations des autres lots oscillent entre 3 et 50.000 euros.


7 décembre, 17h30, Chritie's France. Renseignements: www.christies.com