Le Forum Social Mondial de Nairobi a du mal à rivaliser avec Davos

Lancé au début des années 2000 pour faire la nique au Forum de Davos, le forum des altermondialistes a du mal à se réinventer chaque année. Les organisateurs n'ont réuni que 57.000 personnes à Nairobi, alors qu'ils en attendaient 100.000. Peut-être parce que les grands thèmes, comme les effets de la mondialisation et le réchauffement de la planète, ont été "récupérés" par les puissants à Davos.

Il fut un temps où tous ceux "qui comptaient" à gauche se retrouvaient à Porto Alegre, dans le sud du Brésil, pour le Forum Social Mondial, censé être le pendant du Forum Economique de Davos. Mais c'était dans les années 2000. Depuis, le mouvement anti-mondialisation a tendance à s'essouffler. De moins en moins de participants y assistent. Dernière réunion en date, celle de Nairobi au Kenya, organisée, comme chaque année, pour coïncider avec le Forum des "riches", qui se tient actuellement à Davos. Seulement 57.000 personnes y ont participé, alors que les organisateurs en attendaient 100.000.

Que ce passe-t-il? Les altermondialistes auraient-ils du mal à séduire? Auraient-ils du mal à fédérer les pauvres autour d'eux? Certains observateurs faisaient en tout cas remarquer que faire parader des gens dans les bidonvilles autour de Nairobi ne faisait pas grand-chose contre les méfaits de la mondialisation. D'autres soulignaient qu'il fallait payer pour participer au forum, et que, quel que soit le prix, il était forcément prohibitif pour ceux qui auraient gagné à assister aux débats.

Enfin, d'aucuns relevaient que les relais sociaux africains se limitent surtout aux Eglises, sans que les syndicats ou autres organisations aient vraiment leur place, limitant ainsi la portée des idées altermondialistes sur le continent. Tout cela est sans doute vrai.

Mais peut-être l'essoufflement du Forum Social Mondial tient-il aussi à un autre phénomène: la récupération opérée par le Forum Economique de Davos. Si, à Davos, les discussions allaient bon train, dans les années 2000, sur le libre échange et l'économie de marché, voici que les puissants de ce monde se penchent désormais sur les thèmes chers aux altermondialistes. C'est le cas, cette année, pour le réchauffement de la planète, par exemple.

Et c'est sans doute cela la force du capitalisme: savoir sans cesse se réinventer, s'adapter et faire preuve de pragmatisme...

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