Michael Moore épingle le système de santé américain

Dans "Sicko", Michael Moore démontre que le pays le plus riche du monde est aussi l'un des plus pauvres en couverture médicale. Les exemples étrangers, français notamment, sont beaucoup moins probants.

Certes, la méthode, plus provocatrice que jamais, de Michael Moore commence à s'user. D'autant plus que le documentariste américain ne s'embarrasse même plus, dans sa charge antilibérale, de prendre des avis contraires au sien. Il n'empêche, lorsqu'il s'en tient au système de santé américain, il dit quatre vérités toujours bonnes à dire et à faire savoir sur son pays, réputé le plus riche du monde et néanmoins le plus pauvre des pays industrialisés en couverture médicale.

Non content de faire valoir que 47 millions d'Etasuniens ne bénéficient d'aucune assurance maladie (soit 16% de la population), Moore accumule les témoignages d'assurés stigmatisant la pingrerie des compagnies privées, uniques dispensatrices de protection sociale aux Etats-Unis quand on ne bénéficie pas des systèmes publics Medicare ou Medicaid (il faut être vieux ou très pauvre pour cela).

Ils sont légion à avoir répondu à son appel à témoin sur son site Internet. Et c'est à l'écran un défilé de plaignants avec leur cortège de greffes refusées, de maladies jugées insuffisamment graves pour être couvertes (et néanmoins mortelles ou à tout le moins très handicapantes), de faillites personnelles dues à des frais d'hospitalisation exorbitants que la compagnie d'assurance a refusé de prendre en charge. Parfois, l'absurdité est telle qu'on en a envie d'en rire au lieu d'en pleurer.

Outre qu'il démontre les carences de ce système, Michael Moore fait valoir que contrairement à leur réputation les compagnies privées sont plus dépensières en frais généraux et en paperasseries que les systèmes publics et qu'elles déploient des bataillons de lobbyistes et de lawyers dans le but de dissuader le client de se montrer trop gourmand en remboursements. Seuls bénéficiaires dans cette histoire inhumaine, les actionnaires auxquels les compagnies assurent des dividendes toujours croissants.

La dénonciation touche au scandale lorsqu'arrive le tour des secouristes des attentats du 11 septembre, victimes depuis d'affections graves, et non couverts par l'Etat. La propagande républicaine ayant claironné que sur l'île cubaine de Guantanamo, les détenus, terroristes islamistes présumés, sont parfaitement bien et gratuitement soignés, Moore embarque ses malheureux secouristes sur un rafiot et se présente au large de Gantanamo. On imagine l'accueil qu'il reçoit des autorités militaires américaines perpétuellement sur les dents! Aussi le cinéaste se transforme-t-il en Zorro et, défiant l'embargo, emmène-t-il ses concitoyens se faire carrément soigner à Cuba. Où, bien entendu, ils reçoivent le meilleur accueil!

En contrepoint du système américain, l'auteur de "Fahrenheit 9/11", propose un survol des systèmes étrangers bien plus performants, le canadien, l'anglais et le français notamment, que des utilisateurs Américains peignent sous des couleurs idylliques. A les entendre, par exemple, une visite de nuit de SOS Médecin serait entièrement remboursée. Sous peine de ridicule, Michael Moore serait bien inspiré de vérifier ses informations!

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