La rumeur enfle sur Capgemini. Selon le quotidien indien Hindustan Times daté de lundi 24 décembre, la SSII indienne Wipro pourrait faire une offre d'achat sur Capgemini d'ici fin janvier 2008. Le numéro trois indien du secteur de la sous-traitance informatique pourrait mettre jusqu'à 7 milliards d'euros (48 euros par action) sur la table pour s'offrir le champion français des services informatiques. Capgemini a terminé la séance vendredi 21 décembre à 40,71 euros, en hausse de 1,16%. Et ce lundi 24 décembre, Capgemini gagne 10,54% à la clôture, à 45 euros. Le groupe français pèse en Bourse près de 6 milliards d'euros.

Le journal, qui cite un banquier proche de l'opération, indique que jusqu'ici "les discussions ont porté notamment sur les détails d'un plan de financement par emprunt et sur d'autres options". "Nous ne souhaitons pas commenter les spéculations de marché. Bien sûr, nous sommes intéressés par des opérations de plus grande taille et recherchons de manière offensive des options de croissance non organique", a déclaré Sudip Nandy, directeur de la stratégie de Wipro, cité par le Hindustan Times.

Capgemini a déclaré lundi n'avoir eu aucun contact avec Wipro. "Depuis plusieurs semaines, on prête à tel ou tel acteur indien la volonté de réaliser une OPA sur notre groupe. Comme pour les autres rumeurs, nous affirmons, d'une part qu'il n'y a aucune conversation d'aucune sorte avec le groupe indien a qui l'on prêterait l'intention de lancer une OPA", a déclaré Philippe Grangeon, membre du comité exécutif de Cap Gemini, "d'autre part, nous réaffirmons notre conviction qu'une OPA hostile dans notre secteur d'activité est vouée à l'échec".

Le groupe français fait en effet l'objet de rumeurs d'intérêt depuis plusieurs mois, de la part de Wipro mais aussi du numéro un indien du secteur, Infosys Technologies. Capgemini avait déclaré en juillet qu'il n'avait pas l'intention de vendre sa branche de conseil informatique et qu'il n'avait pas eu de contact avec Infosys.

Cet intérêt de Wipro pour Capgemini peut s'expliquer par le fait que la SSII française est déjà très présente en Inde, avec 40.000 employés dans le pays, et un objectif d'emplois total de 100.000 personnes à horizon 2010. Selon Salil Parekh, président exécutif du groupe Capgemini dans le pays, cité par La Tribune en mars 2007, l'Inde "est la fondation de la stratégie globale d'industrialisation du groupe ".

En outre, les SSII indiennes sont à la recherche d'acquisitions à l'étranger, en particulier en Europe, afin de contrer l'impact négatif de la vigueur de la roupie et faire face à une pénurie de personnel qualifié en Inde. Elles cherchent aussi à se développer à l'extérieur de leur coeur de marché anglophone.