Basell va-t-il enfin réussir une opération de croissance externe ? Après avoir échoué dans les rachats de la division plastiques de General Electric et de Huntsman, le groupe néerlandais a annoncé l'acquisition de Lyondell, groupe de chimie basé à Houston. Le rachat s'effectuera uniquement en numéraire à 48 dollars par action, soit une prime de 19,6% par rapport au cours de lundi (40 dollars). Avant le début de la séance mardi, le cours est monté à 46,86 dollars à l'annonce de l'accord mutuel entre les deux conseils d'administration. La prise en compte de la dette de l'entreprise cible porte le montant total à 19 milliards de dollars.

Le milliardaire Len Blavatnik, à l'origine du rachat, a déclaré que "la combinaison de Basell et Lyondell crée l'une des plus grandes entreprises chimiques au monde". Blavatnik possède également le producteur d'aluminium UC Rusal ainsi que le producteur de pétrole TNK-BP au travers de son groupe Access. La nouvelle entreprise se retrouve en position stratégique sur le marché de la chimie mondiale, en ayant accès aux capacités de raffinage de Lyondell, ainsi qu'aux divisions polyéthylène et polypropylène, deux produits pour lesquels Basell est un leader mondial.

Jeffrey Zekauskas, analyste à la banque JP Morgan à New York a cependant émis des doutes sur la réalisation de l'opération. Selon lui, les activités de raffinage de Lyondell en font un actif stratégique de choix pour un groupe pétrolier qui pourrait, le cas échéant, surenchérir à 50 dollars par action. Si l'opération de Basell est couronnée de succès, le nouveau groupe affichera un chiffre d'affaires de 34 milliards de dollars et rassemblera 15 000 employés, ce qui en ferait un des tous premiers groupes mondiaux du secteur avec une large gamme d'activités.