Trichet et Barroso défendent l'action de la BCE

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) a insisté ce mercredi sur les risques d'inflation dans la zone euro et a jugé les taux d'intérêt "modérés", confortant l'idée que la BCE n'en a pas fini avec ses hausses de taux. Il juge la politique monétaire de la BCE "plutôt accommodante". De son côté, José Manuel Barroso appelle à ne pas critiquer la BCE.

"Les risques inflationnistes sur le moyen/long terme restent orientés à la hausse", a déclaré Jean-Claude Trichet, président de la BCE, lors de son audition régulière devant la commission des affaires économiques et monétaires du parlement européen à Bruxelles. Après la dernière remontée des taux début mars, les taux sont "modérés" et non plus "bas", et la politique monétaire reste "plutôt accommodante", a-t-il réaffirmé. Ces déclarations "parlent d'elles mêmes", a-t-il estimé.

Ces nuances apportées au message de la BCE début mars ont été interprétées comme une façon d'annoncer la fin prochaine du cycle de remontée des taux, entamé en décembre 2005, même si un nouveau durcissement des conditions du crédit est à prévoir. La BCE a procédé à sept tours de vis en quinze mois.

Le principal taux est désormais à 3,75% et de nombreux économistes parient sur un nouveau geste d'un quart de point au deuxième trimestre qui le hisserait à 4%. Une poignée table sur un nouveau relèvement à 4,25% vers la fin 2007.

Jean-Claude Trichet a de nouveau mis en garde contre des hausses salariales très élevées, susceptibles d'entraîner une spirale inflationniste. La BCE va "surveiller de très près" les négociations salariales dans la zone euro, a-t-il averti.

Une nouvelle flambée des prix du pétrole présente aussi un danger pour la stabilité des prix à moyen terme, a-t-il souligné. Parallèlement, il a peint un tableau très positif de l'économie de la zone euro, jugeant les conditions réunies pour la poursuite d'"une croissance solide".

De son côté, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a appelé ce mercredi à "ne pas mettre en cause" la BCE, car cela pourrait saper "la crédibilité de l'euro", au moment où des candidats à la présidence en France s'en prennent à cette institution. Il appartient avant tout aux gouvernements européens de faire en sorte de "stimuler la croissance" et à prendre les mesures qui s'imposent, mais il ne faut pas "mettre en cause la banque centrale", a déclaré le chef de l'exécutif européen sur France 2.

La BCE a fait l'objet de critiques de la part de plusieurs candidats à l'élection présidentielle, notamment de la socialiste Ségolène Royal et du principal candidat de la droite Nicolas Sarkozy, qui reprochent en particulier à l'euro fort de gêner les exportations françaises.

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