Serge Dassault : "la TVA sociale n'est pas une bonne idée"

Pour le président de Groupe Dassault, il faudrait augmenter considérablement la TVA pour trouver l'argent nécessaire à la Sécurité sociale. Il préconise plutôt un prélèvement sur le chiffre d'affaires des entreprises.

latribune.fr

20 Juin 2007, 7:20

Pendant le Salon du Bourget, Serge Dassault a pu s'entretenir avec La Tribune sur un sujet qui lui est cher. Le président du Groupe Dassault, qui est aussi sénateur-maire de Corbeil-Essonnes, juge que le principe de la TVA sociale n'est pas une bonne idée. "On peut trouver un autre moyen de financer la sécurité sociale sans augmenter la TVA et en diminuant le coût du travail pour les entreprises", précise-t-il.

Selon lui, dans les grandes masses, le coût du financement de la Sécurité sociale coûte 100 milliards d'euros par an, soit le tiers des charges sociales supportées par les entreprises françaises. La TVA représentant une rentrée fiscale de 170 milliards d'euros, il faudrait l'augmenter considérablement pour trouver les 100 milliards d'euros correspondant à la Sécurité sociale.

D'où l'idée de Serge Dassault de retirer globalement 100 milliards d'euros aux 300 milliards de charges sociales payées par les entreprises et d'asseoir le financement de la Sécurité sociale non plus sur les salaires mais sur le chiffre d'affaires des entreprises duquel on aura soustrait la masse salariale. De combien serait cette contribution ? Sur la base d'un chiffre d'affaires global de 3.000 milliards d'euros, on parvient à 3,8%, calcule Serge Dassault.

Et de préciser qu'avec ce système, l'entreprise est moins pénalisée par les coûts salariaux puisque sa contribution "Sécurité sociale" dépend du niveau de son activité. Certes, le système n'est pas parfait. Une entreprise qui investit beaucoup en machines pour développer son chiffre d'affaires paiera beaucoup plus qu'une entreprise de services. Cependant, Serge Dassault assure que c'est une bonne solution si "on veut vraiment réduire le chômage en France". Et que faut-il pour la mise en oeuvre ? "Du courage politique", assure le président de Groupe Dassault.