Ségolène Royal veut une "remise à plat" de la loi Fillon et non son "abrogation"

La candidate socialiste à l'élection présidentielle va sur ce dossier à l'encontre du projet de son parti, qui prévoit l'abrogation de la loi de 2003 sur les retraites. Ségolène Royal renvoie à une négociation des partenaires sociaux.

La candidate PS à l'élection présidentielle a annoncé ce vendredi une "remise à plat" de la loi Fillon sur les retraites et non pas "une abrogation telle quelle" en cas de victoire à l'élection présidentielle. "Dès mon élection, les partenaires sociaux seront réunis, il leur appartiendra de remettre à plat le dossier des retraites", dans "le respect des salariés", tout en favorisant "la compétitivité des entreprises", a déclaré Ségolène Royal sur France Info. "La façon moderne de gouverner, ce n'est pas faire table rase du passé uniquement pour se faire plaisir, il faut gouverner de façon intelligente, c'est-à-dire d'abord faire confiance au dialogue social", a-t-elle précisé.

L'abrogation de la loi Fillon de 2003 sur les retraites figure dans le projet du Parti socialiste. En revanche, le pacte présidentiel de Ségolène Royal ne la mentionne pas, prévoyant "une large concertation avec les partenaires sociaux" sur ce dossier des retraites. "La proposition de Ségolène Royal, c'est de rendre durable et solidaire notre système de retraite", a souligné le député de Paris, Jean-Marie Le Guen, lors du point de presse quotidien au QG de campagne du PS.

"L'une des priorités, c'est de faire en sorte que le Fonds de réserve des retraites, qu'avait mis en oeuvre Lionel Jospin, soit financé". Ce fonds, créé en 1999, "avait été confirmé dans la loi Fillon, mais depuis cinq ans, le gouvernement ne l'a pas véritablement abondé pour assurer la durabilité et la solidarité vis-à-vis des petites retraites", a regretté le député PS.


Pour l'UMP et le PS, les règles du jeu social ont vécu
Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy comptent chacun, s'ils sont élus, s'attaquer rapidement à la rénovation du dialogue social, indiquent Jean-Marc Ayrault (PS) et François Fillon (UMP) dans un entretien croisé aux Echos publié ce vendredi. En cas de victoire de Ségolène Royal, une conférence sur les salaires, les revenus et la croissance sera convoquée "fin juin-début juillet" en vue d'un "accord avec les partenaires sociaux sur un calendrier", indique le président du groupe PS à l'Assemblée nationale. "Le pouvoir d'achat et la compétitivité des entreprises seront les chantiers prioritaires, et devront aboutir avant la fin de l'année", poursuit-il. De son côté, Nicolas Sarkozy, selon son conseiller politique, veut "voir aboutir pendant l'été certaines priorités, notamment la défiscalisation des heures supplémentaires, la monétarisation du compte épargne temps ou la loi sur le service minimum dans les transports". "Ces sujets devront être débattus avec les partenaires sociaux, mais ce sont des engagements politiques qui devront être tenus", prévient-il.

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