Le chômage va continuer à reculer, et le taux de chômage tombera "autour de 8% dans les mois à venir": c'est ce qu'a affirmé Dominique de Villepin ce mardi matin lors de sa conférence de presse mensuelle. Et le Premier ministre a saisi l'occasion de cette conférence, qui se tenait à Rambouillet, pour dénoncer la "polémique aberrante" qui se déroule actuellement autour du calcul des chiffres du chômage.

A en croire le Premier ministre, la tendance à l'amélioration des chiffres de l'emploi, observée l'année dernière, est solidement établie. Alors que les chiffres de décembre 2006 - et donc de l'ensemble de l'année dernière - seront rendus publics ce soir, Dominique de Villepin a affirmé ce matin que le chômage va "continuer à baisser" durant les premiers mois de cette année.

Si bien que "dans les mois à venir", le taux de chômage devrait s'établir "autour de 8%", contre 8,7% en novembre dernier. Une performance qui fait dire au Premier ministre que "pour la première fois depuis un quart de siècle, nous aurons comblé une partie de notre retard par rapport à nos voisins les plus performants".

Ce succès revendiqué, le Premier ministre n'entend pas le laisser ternir par la polémique en cours sur la façon dont les chiffres du chômage sont établis. Alors qu'un collectif de syndicalistes et d'économistes affirme que les chiffres de l'ANPE sous-estiment considérablement les "vrais" chiffres du chômage, le chef du gouvernement a hautement affirmé ce matin que cette polémique est "aberrante".

"Ce gouvernement s'en tient strictement aux instruments de mesure existants, les mêmes qu'il y a cinq ou dix ans, (...) les mêmes qui s'appliquent dans les autres pays européens", a-t-il lancé, "prenons donc garde à des polémiques stériles et systématiques: elles nous détournent des vrais débats, elles font le jeu des extrêmes, elles entretiennent un climat de doute et de méfiance qui nous affaiblit, même si en période électorale elles font partie du folklore politique".

Toujours au chapitre de l'emploi, le Premier ministre a fait part indirectement de ses réserves sur l'idée de Nicolas Sarkozy de mettre en place un contrat de travail unique. Une telle innovation ne saurait être mise en place "de but en blanc". "On n'improvise pas tout à coup un contrat de travail unique", a-t-il affirmé, "je ne crois pas que de but en blanc on puisse bâtir un contrat type comme on bâtit une maison type".

En revanche, il a annoncé la mise en oeuvre d'une amélioration du contrat nouvelle embauche (CNE), avec la création d'un "droit à un reclassement personnalisé en cas de rupture du contrat". "Les instruments que nous avons mis en place donnent leur pleine mesure, a-t-il lancé, près de 800.000 CNE notamment ont été signés. Nous pouvons bien sûr améliorer ce contrat: c'est d'ailleurs ce que va faire Gérard Larcher dans les semaines à venir, en ouvrant le droit pour les titulaires d'un CNE à un reclassement personnalisé en cas de rupture du contrat".

Dominique de Villepin a également défendu sa politique de désendettement, qui va permettre à la France d'investir dans la santé ou l'éducation et de "retrouver sa crédibilité auprès de ses partenaires européens". Grâce à cette politique, a-t-il précisé, la France pourra "investir dans les dépenses les plus utiles, comme la santé ou l'éducation, plutôt que de dilapider son argent dans les intérêts de la dette".

Dans un autre registre, le chef du gouvernement a affirmé comprendre "les difficultés personnelles et professionnelles" que va entraîner l'interdiction de fumer dans les lieux publics qui entre en vigueur ce jeudi. "Je souhaite que les fumeurs qui voudraient profiter de cette décision pour arrêter de fumer soient aidés: une partie significative du coût des substituts au tabac sera donc prise en charge", a-t-il affirmé.