Rio Tinto veut contrer BHP et dévoile une stratégie de croissance ambitieuse

Toujours opposé à l'offre de rachat de son rival BHP Billiton, Rio Tinto dévoile ses ambitions. Le groupe minier va investir 2,4 milliards de dollars dans de nouveaux gisements et s'est fixé comme objectif au moins 15 milliards de cessions d'actifs, en particulier en France. De plus, le groupe relève son dividende de 30% cette année. Par ailleurs, le numéro trois du secteur, le brésilien CVRD, a annoncé qu'il n'interviendrait pas dans le projet de rapprochement de ses deux concurrents.

Alors qu'il refuse toujours de céder aux sirènes de BHP Billiton, Rio Tinto compte bien poursuivre pleinement son développement. Le groupe minier australien a présenté ce lundi une nouvelle stratégie de croissance ambitieuse, tout en réaffirmant son rejet du projet d'offre d'achat d'environ 120 milliards de dollars (81 milliards d'euros) soumis par son grand rival.

Le groupe minier a notamment annoncé son intention d'investir 2,4 milliards de dollars dans deux nouveaux gisements de minerai de fer en Australie et ajouté qu'il assumerait plus de la moitié des coûts de développement d'une mine de diamants au Canada, un projet estimé à plus de 500 millions de dollars.

Le groupe minier prévoit en outre de soigner ses actionnaires en augmentant de 30% son dividende cette année et de le relever d'au moins 20% au cours de chacune des deux prochains exercices.

Parallèlement, Rio s'est fixé pour objectif au moins 15 milliards de dollars de cessions d'actifs après l'acquisition d'Alcan cette année, un montant revu à la hausse par rapport à celui de 10 milliards fixé initialement. Parmi les nouvelles cessions envisagées figurent la participation du groupe dans la mine australienne de cuivre et d'or de Northparkes et surtout la division Produits usinés d'Alcan en France.

Face à l'offre de BHP Billiton dévoilée le 8 novembre dernier, Rio Tinto a répété son refus de tout projet de mariage. Le directeur général de Rio, Tom Albanese, a ainsi expliqué que l'offre sous-évaluait fondamentalement son groupe, qu'il juge bien placé pour créer de la valeur tout en conservant son indépendance.

"L'augmentation de la demande mondiale de minéraux est une tendance que nous voyons se maintenir pendant des décennies en raison des évolutions démographiques et économiques fondamentales, notamment dans les économies en développement comme la Chine et l'Inde", a-t-il déclaré.

"Nous pensons que la valeur de Rio Tinto n'est pas encore prise en compte par le marché. Nous disposons des personnes, des capacités d'exécution et des ressources nous permettant de travailler plus intelligemment, plus rapidement et mieux que nos concurrents."

Une autre rumeur d'OPA de la part d'investisseurs chinois sur Rio Tinto a également agité les investisseurs ce lundi. Selon l'hebdomadaire chinois China Business, un fonds souverain chinois, China Investment Co., s'apprêterait à s'associer à des sidérurgistes chinois pour lancer une offre de 200 milliards de dollars. Une rumeur démentie après la clôture de la Bourse par le président de Rio Tinto, Paul Skinner.

Il n'en reste pas moins que le titre du géant minier a fortement progressé ce lundi à la Bourse de Sydney. L'action Rio Tinto a terminé en hausse de 7,48%.

CVRD n'a "aucune intention de faire un mouvement" dans le projet de rapprochement entre BHP et Rio Tinto
Le géant minier brésilien CVRD, numéro trois du secteur derrière BHP Billiton et Rio Tinto, a déclaré n'avoir "aucune intention de faire un mouvement" afin d'aider l'anglo-australien BHP Billiton, numéro un mondial, à racheter son compatriote et numéro deux Rio Tinto ou de servir de chevalier blanc à ce dernier, a assuré son PDG Roger Agnelli. "Nous ne voulons pas nous mêler à ce projet. C'est le mouvement de BHP contre Rio Tinto", a-t-il ajouté, rappelant que la stratégie de son groupe était la croissance organique même s'il ne s'interdisait pas de faire des acquisitions "au moment opportun, si le prix est juste". Le PDG du groupe brésilien n'a en revanche pas exclu de reprendre des actifs si la fusion entre ses deux concurrents finissait par aboutir.CVRD annonce par ailleurs son intention d'investir dix milliards de dollars dans ses projets miniers de l'Amazone, dans l'acier et l'or, à compter de 2012.

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