Vladimir Poutine, homme de l'année 2007, selon le magazine Time

Le président russe a été désigné personnalité de l'année 2007 par le magazine américain. Il "a imposé la stabilité à une nation qui en rarement connu et ramené la Russie à la table des puissants de ce monde", écrit Time.

L'ancien officier du KGB tiré de l'obscurité en 1999 par le président Boris Eltsine figurera en couverture d'un numéro spécial de Time, dont les rédacteurs voient en lui la personnalité qui, pour le meilleur ou pour le pire, a eu l'impact le plus fort sur les événements. Dans le classement établi par le magazine, le président russe devance l'ancien vice-président américain Al Gore, l'auteur britannique J.K.Rowling, créatrice de Harry Potter, le président chinois Hu Jintao, et enfn le général David Petraeus, commandant des forces américaines en Irak.

Pour justifier son choix, Time explique que Vladimir Poutine "a imposé la stabilité à une nation qui en rarement connu et ramené la Russie à la table des puissants de ce monde", explique le magazine. Dans un article intitulé "choisir l'ordre avant la liberté", il rappelle qu'"être la personnalité de l'année du magazine Time n'est pas et n'a jamais été un honneur".

Cette reconnaissance est attribuée au chef de l'Etat russe pour avoir remodelé un pays qui avait "disparu de notre carte mentale", souligne un des rédacteurs en chef de Time, Richard Stengel. "C'est un nouveau tsar de Russie et il est dangereux en ceci qu'il ne se préoccupe pas des libertés civiques; il est indifférent à la liberté d'expression; il a le souci de la stabilité. Mais la stabilité, c'est ce dont la Russie avait besoin, c'est pour cela que les Russes l'adorent."

"Au prix du sacrifice de principes et de valeurs qu'une nation libre estime, il a réalisé une prouesse extraordinaire en tant que dirigeant, imposé la stabilité à une nation qui en a rarement connue et ramené la Russie à la table des puissants de ce monde", poursuit Richard Stengel. "Pour ces raisons, Vladimir Poutine est l'homme de l'année 2007 de Time", conclut-il.

Le magazine est coutumier de la provocation dans sa désignation de la "personne de l'année". Les "élus" précédents comptent notamment dans leurs rangs Adolf Hitler, Joseph Staline, ou le président américain George Bush en 2004, un an après l'invasion de l'Irak. L'ancien dirigeant iranien, l'ayatollah Khomeini, avait été choisi en 1979, l'année du renversement du shah d'Iran.

Rudolph Giuliani, alors maire de New York, avait été élu en 2001, quelques semaines après les attentats contre le World Trace Center, mais certains membres de la rédaction avaient suggéré le nom du chef du réseau terroriste al-Qaïda, Oussama ben Laden.

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a réagi au choix de Time en y voyant une reconnaissance du rôle de Poutine dans la reconquête de la fierté nationale de son pays. "Sous la conduite de Poutine, la Russie a réémergé comme un partenaire constructif et fiable dans la structuration des relations internationales", a ainsi déclaré Peskov.

Dans une période de rapports délicats entre la Russie et les Etats-Unis, la Maison Blanche s'est contentée de voir dans Vladimir Poutine un personnage "qui suscite la curiosité dans l'histoire moderne", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino.

Le président russe, dont le mandat expire l'an prochain, a exprimé l'intention de se maintenir au pouvoir, peut-être en qualité de Premier ministre de son "dauphin" Dmitri Medvedev. "Poutine a remis son pays sur la carte. Et il a l'intention de la redessiner lui-même", écrit Time. "Il va continuer à diriger le pays en tant que Premier ministre et tenter d'en faire une nation d'un nouveau type, qui ne serait redevable ni à l'Est, ni à l'Ouest."

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