Le marché prévoyait bien une baisse après l'indice ISM élevé de janvier: 59,0, son plus fort niveau depuis mai 2006 (59,5). Mais la chute a été plus forte qu'escompté. Avec 54,3, l'ISM de février atteint même son plus bas niveau depuis avril 2003.

Alan Ruskin, de RBS Greenwich Capital, a qualifié ce chiffre de "décevant" mais a ajouté que "dans le détail, il n'est pas aussi mauvais qu'on pourrait le penser". Un avis partagé par David Watt de RBC Capital qui admet que "c'est moins bon que prévu", mais insiste sur le fait que l'indice est "toujours au dessus de 50" et que l'économie américaine reste "en phase d'expansion".

Le secteur des services représente 80% de l'activité de cette dernière mais Alan Ruskin reste plutôt positif. Il estime que "les composantes emploi et commandes sont toutes deux relativement proches de leurs niveaux des mois précédents".

Ce nouvel indice ISM pourrait en revanche avoir un impact sur les marchés. "Le chiffre global (...) ne fera qu'ajouter aux craintes voulant que l'économie perde un peu de son élan, même si l'on garde en tête le détail des statistiques, estime l'analyste de Greenwich Capital, à ce titre l'indice jouera au moins un rôle légèrement négatif sur l'appétit pour le risque."

Don Kowalchik de A.G. Edwards & Sons prend lui "le pari que le marché obligataire ne prêtera guère attention à un tel chiffre" et considère que seule une baisse "très marquée" sous la barre des 50 aurait pu avoir une réelle incidence.

Après la publication de ce chiffre, les indices boursiers américains, qui avaient ouverts en baisse, sont repassés dans le vert. Il y a bien eu "une petite réaction à la baisse sur le dollar," estime Joe Francomano, analyste chez Erste Bank, "mais seulement parce que l'indice est plus faible qu'attendu. Le pessimisme est aujourd'hui de mise sur le marché à propos de l'économie mondiale et cet indice accentue ce sentiment".