L'Apec prend ses distances avec le Protocole de Kyoto

Plus de vingt pays riverains du Pacifique préparent à Sydney le sommet de l'Apec, ce week-end. Les Etats Unis, le Canada et l'Australie militent pour une approche peu contraignante de la lutte contre le réchauffement climatique.

A la veille du sommet de l'Apec (Asia pacific economic cooperation), qui se tient à Sydney demain et après demain, les principaux pays membres de ce forum confirment leurs convergences en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Mais leur approche se différencie sensiblement de celle exprimée par l'Europe, soutien actif du Protocole de Kyoto.

Selon le projet de communiqué final de l'Apec, l'Australie et les Etats-Unis, deux Etats qui n'ont pas ratifié le Protocole de Kyoto, exhortent les autres membres à réduire de 25% l'utilisation d'énergie nécessaire à la production de biens et de services d'ici à 2030. Mais il n'est nullement allusion à l'instauration de limites contraignantes sur les émissions de gaz à effet de serre (Ges), comme le prévoit le Protocole. Adopté il y a dix ans, ce traité a fixé à 5,2% en moyenne la réduction des émissions de Ges dans le monde d'ici à 2012, date de la fin de la première période d'engagement au-delà de laquelle aucun objectif n'est encore fixé.

L'approche promue par les Etats-Unis, l'Australie ou le Canada repose sur la réduction de l'intensité en énergie des technologies industrielles et celle des quantités de CO2 générés par unité d'énergie produite. Ces pays craignent que des engagements trop contraignants en matière de lutte contre le réchauffement ne mettent en péril la croissance économique. Le premier ministre canadien, Stephen Harper, a annoncé en début d'année un nouveau plan qui prévoit "une réduction de 20% des émissions d'ici à 2020 et 70% d'ici à 2050 par rapport aux niveaux actuels" grâce à la baisse de l'intensité des activités en énergies et en émissions.

Devant un parterre d'hommes d'affaires, Stephen Harper a dit aujourd'hui espérer que le sommet pourra "établir les fondements" d'un accord international très ouvert sur les changements climatiques après 2012. De son côté, l'Europe, consciente de l'urgence des dangers climatiques, milite pour que soit fixé un objectif de réduction des émissions de Ges chiffré et contraignant de 25% à 40% d'ici à 2020, comme l'a confirmé la récente conférence climat organisé par l'ONU à Vienne la semaine passée.

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