Cristina Fernandez de Kirchner bien placée pour la présidence de l'Argentine

Ni Evita Péron, ni Hillary Clinton, dit-elle. Il n'empêche, la belle Cristina surfe sur la vague de reprise économique qu'a présidée Nestor, son mari. Comme Evita et comme Hillary. Dans le cas de l'Argentine, c'est l'or vert, le soja, qui a permis au pays de se remettre de la terrible crise de 200-2002.

La belle "Señora K", comme on l'appelle, en référence au nom de son mari, Nestor Kirchner, devrait devenir la prochaine présidente de l'Argentine. Les élections ont lieu ce dimanche. Et Cristina Fernandez de Kirchner a beau se défendre d'être la nouvelle Evita - l'épouse de Juan Domingo Péron, homme fort de l'Argentine dans les années 50, puis 70, l icône des "sans chemises", décédée d'un cancer à la quarantaine, bref, celle de "don't cry for me Argentina"... -, la candidate utilise quand même l'image populaire d'Evita quand cela lui convient.

Tout comme elle est flattée par les comparaisons faites dans les médias avec une autre sénatrice, elle aussi épouse d'un (ancien) président, et elle aussi dans la course à la présidentielle, Hillary Clinton, même si, là aussi, Cristina joue les coquettes et refuse de voir une similitude ....

Selon le système électoral argentin, un candidat peut être élu dès le premier tour s'il obtient 45% des voix, ou 40% mais avec une avance de 10 points sur l'adversaire qui vient en second. Or, selon les sondages, la "Señora K" bénéficie depuis des semaines de 43% des intentions de vote, tandis qu'Elisa Carrio, son challenger le plus proche, plus "chrétienne de gauche" que Cristina, péroniste, n'obtiendrait que 17% des voix....

Toujours est-il que celle qui apparaît comme la future locataire de la "Maison Rose" a réussi à surfer sur la vague de la reprise économique que connaît l'Argentine depuis 2000-2002. A cette époque, une terrible crise s'était emparée du pays, plombant la croissance du PIB. Le recul de l'activité économique, sur fond de crise de change, de dévaluation de la monnaie, de défaut sur la dette et de grogne populaire, avait été de 4,4% en 2001 et de plus de 10% en 2002.

Alors qu'elle aurait eu du mal à tomber plus bas, l'économie a rebondi en 2003, date de l'élection de Nestor Kirchner, pour atteindre des taux de croissance dignes de la Chine, avec une moyenne de plus de 8% par an. La raison de cet envol ? La demande, de plus en plus forte, et en particulier en provenance de la Chine, en denrées agricoles, que produit l'Argentine, soja en tête. Les prix de ces matières premières se sont envolés ces dernières années.

De quoi alimenter le trésor de guerre de l'Etat, puisque le gouvernement prélève, sous la forme d'un impôt à l'exportation, sa part sur les activités à l'étranger des producteurs agricoles argentins. Au total, ce sont, pour le seul soja, quelque 250 millions de dollars (175 millions d'euros) par mois qui tombent dans les caisses. Ou 420 millions d'euros mensuels si l'on compte les autres revenus de l'Etat.

Autant dire que le président a pu se permettre une politique sociale frôlant le clientélisme, histoire de soigner les électeurs.... Mais si, après la crise, il était nécessaire de mettre sur pied une politique de meilleure cohésion sociale, il reste encore du chemin à parcourir pour réduire les inégalités avec des vraies réformes de fond.

Pis, l'effet secondaire de cette demande interne accrue se fait déjà sentir : l'inflation (avec un taux annuel de plus de 15%) est de retour. Or, on le sait, l'inflation est l'un des fléaux endémiques de l'Argentine....

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