Réchauffement entre Berlin et Varsovie

La chancelière Angela Merkel a rassuré ses homologues polonais sur les intentions de son pays et obtenu un assouplissement de leur position sur la Constitution.

"Je signerai le 25 mars la déclaration de Berlin", a déclaré le chef de l'Etat polonais Lech Kaczynski après la visite "semi-privée" d'Angela Merkel en Pologne, vendredi et samedi dernier. L'offensive de charme de la chancelière allemande, venue s'entretenir avec le président et son frère jumeau Jaroslaw, Premier ministre, deux conservateurs catholiques farouchement souverainistes, n'a pas seulement assaini les relations entre Berlin et Varsovie, empoisonnées ces derniers mois par les remontées de la période nazie (le très délicat dossier des Allemands expulsés de Pologne après 1945, dont certains demandent des dédommagements) et les accusations mutuelles d'égoïsme national (avec notamment le projet germano-russe de gazoduc qui contournerait via la mer baltique une Pologne redoutant un chantage énergétique de la part de Moscou).

Les entretiens avec la chancelière allemande ont surtout donné un "feu vert aux travaux sur le traité constitutionnel", selon l'expression du président polonais, rassuré par des accords de principe sur la solidarité énergétique en Europe et rassurant la chancelière, qui souhaite fixer encore sous la présidence allemande une feuille de route pour l'adoption du traité constitutionnel d'ici à 2009. Mais si ses hôtes acceptent dès lors le principe d'un texte fondamental et fermant les yeux sur le manque de référence à l'héritage chrétien dans la déclaration de Berlin, ils refusent d'adopter le traité dans sa forme actuelle. Varsovie redoute en effet que l'instauration d'un système de vote à double majorité, préconisé par Merkel, ne diminue son influence, alors que le système adopté à Nice lui donne presque autant de poids qu'à la France et à l'Allemagne avec une population bien inférieure.

La chancelière aurait obtenu des concessions sur un autre dossier brûlant : le futur bouclier antimissile américain en Pologne. Varsovie serait désormais prête à le traiter dans le cadre de l'OTAN. Conformément au souhait d'Angela Merkel, pour laquelle "l'Europe ne peut pas se permettre d'être divisée en matière de sécurité".

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