Nicolas Sarkozy prépare intensément son arrivée à la présidence

Le président de la République élu, qui prendra ses fonctions mercredi, travaille à constituer un gouvernement à la fois resserré et ouvert au centre et à la gauche. Il commence aussi à rencontrer dès demain les partenaires sociaux.

Fini les escapades maltaises et autres séjours en hôtels de luxe: la semaine qui s'ouvre va être celle de tous les rendez-vous pour Nicolas Sarkozy. En quelques jours, le président élu va prendre contact avec les partenaires sociaux, effectuer la passation de pouvoirs avec Jacques Chirac et finaliser la composition d'un gouvernement à la fois resserré et d'ouverture. Le tout sans perdre de vue la préparation des élections législatives du mois de juin.

Dans le calendrier extrêmement chargé du nouveau président, ce sont les partenaires sociaux qui occupent la première place, avec une série de rendez-vous lundi et mardi. Le premier jour de la semaine sera marqué par la venue dans les bureaux provisoires de Nicolas Sarkozy, rue Saint-Dominique, des responsables de la CFDT, de la CGC et de la CGT. FO et la CFTC viendront le mardi.

Au menu de ces rencontres figureront les projets du nouveau président de la République d'organiser quatre grandes conférences à l'automne sur les thèmes de la démocratie sociale, la parité des salaires hommes-femmes, le contrat de travail unique et le pouvoir d'achat, et les 35 heures.

Les discussions pourraient également donner aux partenaires sociaux l'occasion de mieux comprendre les intentions de Nicolas Sarkozy sur des sujets aussi explosifs que le service minimum dans les transports ou la réforme des régimes spéciaux de retraite.

Mercredi sera la journée la plus solennelle de la semaine, avec la passation officielle du pouvoir entre Jacques Chirac et son successeur. La cérémonie se déroulera à l'Elysée mercredi à 11h du matin. Elle donnera à Nicolas Sarkozy l'occasion de prononcer son premier discours de président en fonctions.

Le choix du Premier ministre - dont nul ne doute qu'il s'agira de François Fillon - pourrait intervenir dès le mercredi soir, ou bien le jeudi. Le nouveau président pourrait également faire un saut à Berlin dès le mercredi après-midi pour y rencontrer Angela Merkel, la chancelière allemande.

C'est le vendredi 18, enfin, que pourrait être annoncée la composition du gouvernement, avec tenue dans la foulée du premier conseil des ministres.

C'est là-dessus, bien entendu, que Nicolas Sarkozy est le plus attendu. Tout le week-end, il a poursuivi ses consultations depuis la Lanterne, la résidence des Premiers ministres située dans le parc du château de Versailles. La mise au point de cette équipe apparaît comme un véritable casse-tête, du fait des multiples contraintes que le président s'est imposé: constituer une équipe resserrée (quinze ministres seulement), respecter la parité hommes-femmes, ouvrir le gouvernement à des sensibilités politiques différentes de la sienne, vers le centre voire le PS.

La question d'un éventuel "débauchage" de personnalités de gauche suscite évidemment la plus vive curiosité. Parmi les visiteurs reçus par Nicolas Sarkozy figurent Claude Allègre, ancien ministre PS de l'Education nationale, Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires Etrangères, Anne Lauvergeon, ancienne conseillère de François Mitterrand à l'Elysée et actuelle présidente d'Areva. Rien n'indique, cependant, que les intéressés ont accepté les offres de Nicolas Sarkozy. Claude Allègre, en particulier, s'est déclaré prêt à collaborer, sous forme de mission ponctuelle sur la réforme des universités par exemple, mais pas à devenir ministre.

La composition du gouvernement sera également l'occasion de restructurer les portefeuilles ministériels, avec redécoupages et regroupements à la clé. Un grand ministère de la Stratégie économique et de l'Emploi pourrait être créé (avec Jean-Louis Borloo comme titulaire, par exemple), ainsi qu'un ministère des Comptes qui regrouperait le Budget et les comptes sociaux. Autant d'initiatives qui pourraient impulser une réforme de l'Etat.

Simultanément, Nicolas Sarkozy veillera aussi, bien sûr, à ce qui va se passer à l'UMP. Le parti doit désigner son nouveau responsable, avec sans doute des modifications de statuts. Et il faut aussi finaliser cette semaine la liste des candidats qu'il présentera aux législatives du mois prochain, ainsi que ses accords avec des candidats extérieurs prêts à s'inscrire dans la majorité présidentielle, comme les nombreux députés UDF qui ont choisi de ne pas suivre François Bayrou.

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