Sarkozy veut que l'Europe exclue la Défense du calcul du déficit budgétaire

Le président français va participer à la prochaine rencontre des ministres des Finances européens pour les rassurer sur l'endettement de la France. Il veut lutter contre la concurrence fiscale et sociale déloyale et reposer la question des règles "anti-trust".

Selon le président français Nicolas Sarkozy, les règles limitant les déficits budgétaires doivent être assouplies pour les pays dépensant le plus dans la défense car ils supportent le poids de la sécurité de la région. "La France, l'Allemagne l'Italie et la Grande-Bretagne font un effort considérable dans la Défense", a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé à Strasbourg à l'invitation de la sénatrice maire UMP Fabienne Keller. "Peut-on demander encore longtemps à quatre ou cinq pays d'assurer la sécurité des autres et dans le même temps de leur demander de respecter les même règles en matière de déficit?", s'est il interrogé.

Le président français, qui participera à la rencontre des ministres européens des Finances la semaine prochaine, veut convaincre qu'il n'augmentera pas la dette de la France, et plaidera pour des changements des règles fiscales et de la concurrence en Europe. Il a renouvelé ses critiques sur la "surévaluation" de l'euro et son plaidoyer pour que soit reposée la question des frontières européennes dans les prochaines semaines au moment où le bloc des 27 mène les discussions sur l'adhésion de la Turquie.

Le Premier ministre portugais, Jose Socrates, dont le pays assure la présidence tournante européenne, a pressé la France ce matin de tenir ses engagements de réduire son déficit budgétaire alors que Nicolas Sarkozy s'apprête à mettre en oeuvre un ensemble d'allègements fiscaux évalués à 11 milliards d'euros.

Le déficit budgétaire français se situait au dessus de la limite autorisée par le pacte de stabilité de 3% du PIB entre 2002 et 2004. Eric Woerth, ministre du Budget, a déjà indiqué qu'il pourra y avoir une "pause" dans les efforts de réduction du déficit. Nicolas Sarkozy a aussi soutenu le projet de la France de rééquilibrer son budget et réduire la dette sous les 60% du PIB en 2012 au lieu de 2010.

La Commission européenne prévoit que le déficit français, qui s'élevait à 2,5% du PIB en 2006, soit ramené à 2,4% cette année et 1,9% en 2008 avant la mise en oeuvre du dispositif actuel.

Dans un discours de 45 minutes, le président français a également invité l'Union à autoriser chaque pays à réduire sa TVA s'il le souhaite. En 2006, l'Allemagne s'était opposée à une demande de Jacques Chirac d'abaisser la TVA appliquée dans la restauration. Nicolas Sarkozy a indiqué durant sa campagne qu'il tiendrait la promesse de son prédécesseur. Il veut aussi reposer la question de "la concurrence fiscale et sociale déloyale" au sein de l'Europe. Il a renouvelé son appel en faveur d'un assouplissement des règles européennes anti-trust afin d'empêcher "les prédateurs du monde entier d'opérer en toute liberté en Europe". Enfin, l'Europe doit pouvoir appliquer un système fiscal plus favorable aux produits locaux, comme le font les Etats-Unis, a ajouté Nicolas Sarkozy.

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