Le canadien Stelco prêt à se vendre

Le dernier grand sidérurgiste canadien Stelco a confirmé vendredi être en train d'examiner ses "options stratégiques", n'écartant pas sa mise en vente. Une perspective qui a fait bondir son titre en Bourse.

Après Dofasco, Algoma et Ipsco, Stelco, dernier grand fabricant canadien d'acier, pourrait à son tour faire l'objet d'un rachat. Vendredi matin, le quotidien canadien "The Globe and Mail" évoquait que la société canadienne d'investissements Brookfield et le fonds spéculatif américain Appaloosa Management, qui détiennent plus de 50% du sidérurgiste basé à Hamilton, en Ontario, ont fait savoir qu'ils étaient prêts à vendre leurs parts pour profiter du vent de regroupements soufflant sur cette industrie. Une information un peu plus tard confirmée par Stelco lui même. Le dernier grand sidérurgiste canadien a en effet indiqué via un communiqué être en train d'examiner ses "options stratégiques", n'écartant pas sa mise en vente. Cette perspective est particulièrement crainte des syndicats alors qu'elle a séduit la Bourse, le titre ayant bondi de près de 20% à cette annonce.

"La compagnie entend évaluer un éventail de possibilités incluant des fusions, des partenariats stratégiques, des acquisitions et la vente de tout ou partie de la compagnie", indique Stelco dans son communiqué. Les discussions avec des tierces parties "en sont encore à un stade très préliminaire". Elles n'ont pas porté pour le moment sur les termes matériels d'une transaction et il n'y a pas d'assurance qu'elles déboucheront sur une transaction, a ajouté le sidérurgiste.

L'action de Stelco a gagné 18,7% à la Bourse de Toronto après cette annonce, clôturant à 31,93 dollars canadiens, ce qui lui conférait une valeur totale de 866 millions de dollars (814 millions USD).

La révision de la stratégie du sidérurgiste canadien suscite toutefois l'inquiétude des syndicats qui craignent pour le plancher d'emploi et le fonds de retraite en cas de prise de contrôle. "Si cette révision résulte en une vente ou une fusion, nous prévoyons nous mobiliser afin de nous assurer qu'aucune mesure ne sera prise au détriment des travailleurs et des retraités de la société", a averti vendredi soir, le chef du syndicat des Métallos, Ken Neumann.

Le syndicat s'interroge aussi sur l'avenir du secteur minier et métallurgique au Canada, suite aux prises de contrôle récentes par des sociétés étrangères des géants Inco, Falconbridge, Algoma, une liste à laquelle s'ajoutera peut-être Alcan, LionOre et Stelco.

Selon le Globe and Mail, les repreneurs potentiels de Stelco incluent les géants russes Severstal, qui avait essayé de racheter Stelco lorsque la compagnie se trouvait sous la protection de la loi sur les faillites il y a deux ans, et Evraz qui avait été coiffé au poteau par le Suédois SSAB pour l'acquisition d'Ipsco.

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