Dans le sillage de Nicolas Sarkozy mardi, Xavier Darcos met en cause le modèle du collège unique. Sur LCI, le ministre de l'Education a déclaré que "le collège unique est aujourd'hui totalement dépassé". Créé en 1975, ce modèle, très controversé actuellement, revient à enseigner les mêmes contenus à tous, sans filière ni possibilité d'orientation précoce.

Le président de la République, lors d'un déplacement à Blois pour la rentrée scolaire, a lu la lettre de 32 pages que les enseignants vont recevoir à partir d'aujourd'hui. Estimant venu le temps de la "refondation", le chef de l'Etat a notamment prôné une "réforme du collège unique", une "remise à plat des programmes et des rythmes scolaires", une "éducation du respect", une "interdisciplinarité" très précoce dans l'enseignement ou encore "le retour de la culture générale".

Les réactions son nombreuses après ces propos. La fédération de parents d'élèves FCPE s'inquiète notamment sur la réforme du collège unique, la disparition de la sectorisation et la nécessité pour l'élève de faire ses preuves pour pouvoir entrer en sixième puis en seconde. Ce dernier point suscite également des interrogations à la FSU. Le principal syndicat d'enseignants y voit des formules "qui laissent penser que la porte est ouverte à la sélection à l'entrée en sixième et en seconde".

Face à ces questions, Xavier Darcos a apporté quelques précisions. "Ce que dit le président de la République, c'est qu'il n'est pas dans l'intérêt des jeunes de rentrer par exemple au collège sans pouvoir bénéficier de l'enseignement du collège. Par conséquent, il faut faire en sorte que l'élève qui y entre ait les fondamentaux". Par ailleurs le ministre a annoncé qu'il présenterait d'ici la fin octobre un grand projet pour l'école primaire, récemment épinglée par un rapport du Haut conseil à l'éducation. Xavier Darcos a notamment l'intention de mettre en place, en fin de CM2, "un dispositif de vérification, de remédiation" sous forme de petits groupes de travail "pour faire en sorte que tous les élèves qui rentrent en sixième ne soient pas (en) difficulté".

Si le propos du chef de l'Etat ont provoqué des inquiétudes, ils ont aussi suscité des applaudissements. Un autre syndicat, le Snalc Sgen répond "chiche" à la réforme et même à l'abrogation du collège unique. Ce syndicat minoritaire dit également chiche "à l'abandon du passage automatique de l'école élémentaire au collège et du collège au lycée".