Eurotunnel : OPE réussie, faillite évitée

Eurotunnel a réussi son OPE indispensable à sa survie avec 87% des titres apportés à l'offre. La réussite de cette offre, qui a pour objet de restructurer la dette de l'exploitant du tunnel sous la Manche, était la condition sine qua non pour assurer la survie du groupe. Jacques Gounon s'estime confiant dans sa capacité de redresser le groupe.

Eurotunnel évite la faillite. L'AMF, l'autorité des marchés financiers a annoncé ce vendredi après-midi que l'exploitant du tunnel sous la Manche a réussi son offre publique d'échange (OPE), avec 87% des titres apportés. Cette offre, qui avait pris fin le 21 mai, modifie la forme juridique du groupe qui supportera une dette allégée et transformera Eurotunnel SA en France et Eurotunnel Plc au Royaume-Uni, en "Groupe Eurotunnel".

Eurotunnel avait fixé comme seuil de réussite de son offre à 50%. Le résultat affiché marque donc la pleine réussite de l'opération, qui permettra au plan de sauvegarde avalisé par la justice en janvier 2007 d'être mener à bien. Ce plan de sauvegarde doit permettre d'effacer 54 % de la dette de 9,1 milliards d'euros pour la ramener à 4,16 milliards d'euros.

Pourtant, la réussite de l'OPE n'allait pas de soi. Eurotunnel s'était même montré très inquiet vis-à-vis de sa réussite. Le groupe avait prolongé la durée de l'offre, ainsi qu'abaissé le seuil de réussite de 60% à 50% avec l'aval de l'AMF, tandis que la direction s'inquiétait du manque d'adhésion des actionnaires.

La direction craignait également il y a quelques jours que les résultats de l'offre puissent n'être connus qu'au début du mois de juin, laissant planer le doute sur les chances de survie d'Eurotunnel.

A présent que l'offre est réussie, le PDG Jacques Gounon estime que le groupe a les moyens d'être redressé. "On parle vraiement d'un nouvel Eurotunnel", a expliqué le PDg sur Europe 1, au lendemain des résultats de l'offre. "Le nouvel Eurotunnel n'a plus rien à voir avec les 10, 15 ans ou 20 ans de souffrance que nous avons connus par le passé", s'est réjoui le président.

Il se dit même très confiant vis-à-vis de l'avenir. "La restructuration prévoit un plan de départ à l'équilibre. C'est ce que nous aurons en 2007 dans les conditions actuelles. A partir de là, le trafic étant meilleur que dans nos prévisions, nous sommes extrêmement confiants dans la capacité jour après jour à améliorer nos résultats", conclut ainsi le PDG.

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