Grèves : un métro sur dix prévu à Paris, 90 TGV sur 700

La grève reconductible dans les transports doit commencer dès ce mardi soir, et pourrait être relayée par des organisations étudiantes qui appellent à un blocage des gares. La RATP a annoncé ce lundi qu'elle ne prévoyait qu'"un métro sur dix en moyenne" sur l'ensemble des lignes mercredi, à la suite des préavis de grève de sept syndicats contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. A la SNCF, la direction prévoit 90 TGV au lieu des 700 roulant habituellement, une trentaine de Corail, un service normal pour les Eurostar et les Thalys, mais un trafic TER très perturbé dans toutes les régions.

Grèves des transports, de l'éducation, de l'énergie ou encore des télécommunications, auxquelles s'ajoute un mouvement protestataire étudiant qui prend de l'ampleur. Autant dire que la semaine s'annonce très chargée sur le plan social. Côté métro parisien, la RATP a annoncé ce lundi qu'elle ne prévoyait qu'"un métro sur dix en moyenne" sur l'ensemble des lignes mercredi, à la suite des préavis de grève de sept syndicats contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.

L'entreprise publique prévoit en outre un trafic "quasi nul" sur la ligne A du RER, dont l'interconnexion avec la SNCF sera suspendue à Nanterre Préfecture, et "aucun trafic" sur la ligne B, avec une interconnexion suspendue à Gare du Nord, selon son communiqué. Quelque "10% en moyenne" du trafic bus et tramway sera assuré, a ajouté la RATP. D'une manière générale, elle prévoit un "trafic très fortement perturbé sur l'ensemble de ses réseaux" (bus, métro, RER et tramway). La RATP "invite les voyageurs à consulter les services d'information" qu'elle met à disposition, en téléphonant au 0 800 15 11 11 (appel gratuit depuis un poste fixe), au serveur vocal 32 46 (0,34 euro/min), via Internet sur www.ratp.fr et sur Internet mobile à wap.ratp.fr - imode.ratp.fr.

De son côté, la SNCF annonce ce lundi qu'elle prévoit pour mercredi la circulation d'environ 90 TGV sur le réseau national sur 700 en temps normal, une trentaine de Corail, un service normal pour les Eurostar et les Thalys, mais un trafic TER très perturbé dans toutes les régions.

La réunion de conciliation entre six syndicats et la direction de la SNCF, lundi, dans le cadre du préavis de grève qui débute mardi à 20H00, s'est conclue sur "un constat d'échec, la direction n'apportant aucune réponse" selon la CGT-Cheminots. Les six syndicats présents (CGT, Sud Rail, Unsa, FO, CFTC et CFE-CGC) restent tous dans le mouvement.

Si la grève de la SNCF et de la RATP était annoncée depuis plusieurs jours, la surprise pourrait venir des étudiants. La coordination nationale étudiante a en effet adopté dimanche à Rennes une plate-forme de revendications et appelé au blocage des gares françaises le 13 novembre, juste avant le début de la grève des cheminots. Elle invite également les étudiants à manifester aux côtés des agents de la SNCF le 14 novembre et des fonctionnaires le 20 novembre.

"L'abrogation inconditionnelle de la loi Pécresse" sur l'autonomie des universités demeure la principale revendication des étudiants, dont la contestation croît depuis une semaine. Signe du renforcement du mouvement, ces derniers souhaitent se joindre aux autres mouvements sociaux pour "faire face au rouleau compresseur du gouvernement".

Alors que s'ouvre mardi soir la grève reconductible de la SNCF, syndicats et gouvernement semblent bien engager dans un véritable bras de fer. Dans un entretien au Parisien daté de ce lundi, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, assure que la réforme des régimes spéciaux, au coeur du conflit social, "est une réforme raisonnable". "Le gouvernement ne souhaite ni la grève ni l'enlisement", déclare-t-il, alors que les syndicats accusent le pouvoir de chercher l'affrontement.

"Chacun est face à ses responsabilités. On n'est plus en 1995" rétorque le ministre, qui a opposé la semaine dernière une fin de non-recevoir à une proposition de la CGT d'organiser une réunion tripartite réunissant les syndicats, le gouvernement et les entreprises concernées par les régimes spéciaux. Ce lundi, Xavier Bertrand se dit "d'accord pour recevoir Bernard Thibault et la CGT". "Mais si c'est pour me redire qu'il ne souhaite pas le passage à 40 ans de cotisations, c'est inutile", insiste-t-il.

Ne rien céder sur l'essentiel, tel est la ligne de conduite du gouvernement. Et ce malgré la perspective d'une "grève qui peut durer" selon Xavier Bertrand lui-même. Du coup, tout le gouvernement se mobilise. Dimanche, dans un entretien au Journal du Dimanche, François Fillon est également monté au front. Le Premier ministre affiche sa détermination dans le dossier des régimes spéciaux de retraites, affirmant: "c'est une réforme indispensable" par soucis "d'équité" entre "les 25 millions" de Français qui cotisent 40 ans et les "500.000" qui en sont à 37,5 années.

Le Premier ministre insiste largement sur les négociations avec les syndicats. "le gouvernement a tout mis en oeuvre pour que l'allongement de la durée des cotisations soit le plus acceptable", remarque-t-il. Il cite les concessions faites: "progressivité de la mise en oeuvre de la réforme, assouplissement des conditions de la décote, ouverture des négociations sur l'aménagement des fins de carrière, sur le compte épargne-temps".

Le Premier ministre profite aussi de cette interview pour balayer les autres dossiers chauds de ce mois de novembre sensible pour le Pouvoir. Alors qu'une cinquantaine d'universités sur 85 devraient être en grève la semaine qui vient, François Fillon remarque que la loi sur l'autonomie des universités, contre laquelle s'opposent une cinquantaine d'universités en grève, ait été voté "dans un climat assez consensuel".


Pierre Gadonneix (EDF) pour que les négociations aboutissent au plus vite
Le président d'EDF , Pierre Gadonneix, a cherché ce lundi à rassurer les salariés du groupe sur l'impact de la réforme des régimes spéciaux de retraite et souhaité l'aboutissement rapide des négociations au sein de la branche des industries électriques et gazières (IEG). Dans un courrier adressé aux salariés alors que les électriciens et gaziers ont décidé de rejoindre les cheminots et les agents de la RATP dans la grève de mercredi contre la réforme des régimes spéciaux, il juge la réforme "légitime". Il souligne que le gouvernement a apporté des éléments qui permettront par exemple à un agent travaillant deux ans et demi de plus de "ne pas perdre un euro, dès lors que la durée de cotisation aura progressivement atteint qurante ans, c'est-à-dire en 2012". "Les négociations viennent d'être ouvertes le 8 novembre, notamment sous l'impulsion d'EDF, au sein de la branche professionnelle des IEG. Notre souhait est qu'elles aboutissent au plus vite", écrit Pierre Gadonneix. Il explique qu'EDF a formulé "des propositions concrètes" sur les thèmes comme la prise en compte de la spécificité des métiers, l'emploi des seniors, la création d'un complément de retraite pour les salariés, la réduction de la durée minimale de service pour bénéficier du régime spécial, le rachat d'années de cotisation pour études notamment. "Ces thèmes ne sont pas exhaustifs et nous serons attentifs à tous les thèmes de négociations, y compris les mesures salariales", assure-t-il.

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