Bis repetita pour le pétrole et l'euro sur les marchés ce matin en Asie: les records sont les uns après les autres battus et la barre des 100 dollars pour le pétrole est plus que jamais dans la ligne de mire des investisseurs. Le prix du baril de brut a dépassé les 98 dollars ce mercredi dans les échanges électroniques, atteignant un record de 98,62 dollars alors que le marché tablait sur une possible baisse des réserves pétrolières américaines.

Le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre était en forte hausse de 92 cents à 97,62 dollars contre 96,70 dollars mardi soir à New York. Après publication des stocks américains, le baril est reparti à la hausse, touchant 98,10 dollars.

La baisse du dollar américain - qui a atteint un nouveau plus bas contre l'euro - a aussi contribué à orienter les investisseurs vers le pétrole. En effet, l'euro a atteint ce mercredi un nouveau sommet historique face au billet vert, atteignant 1,4731 dollar, la monnaie unique étant dopée selon des cambistes par des commentaires d'un responsable chinois suggérant que Pékin pourrait réduire ses réserves en billet vert au profit d'autres monnaies.

La devise européenne a ainsi amélioré son précédent record de 1,4570 dollar, atteint tard mardi soir à New York. Elle s'est ensuite repliée jusqu'aux environs de 1,4699 dollar. "Le dollar américain poursuit sa descente, et il sera difficile de savoir quand il s'arrêtera tant que les marchés s'attendront à un assouplissement monétaire par la Fed alors que les autres banques centrales cherchent à relever leurs taux", commente John Noonan, analyste des changes chez Thomson IFR, cité par l'Agence France Presse (AFP).

En visite aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy a invité mardi Washington à faire cause commune avec l'Europe pour obtenir de la Chine qu'elle réévalue sa monnaie et plaidé de nouveau pour un redressement de la parité dollar-euro.
"Les Américains et nous, on a un problème avec la valeur du yuan", a dit le président français devant la cinquantaine de patrons de groupes français et américains du French American Business Council, à Washington.
"On serait quand même plus fort pour peser sur une réévaluation du yuan si on n'avait pas nous-même des difficultés de parité monétaire entre le dollar et l'euro".

"Je ne plaide pas du tout pour un dollar fort, c'est l'affaire des Etats-Unis, ce n'est pas la mienne", a dit Nicolas Sarkozy. "Je dis simplement qu'une grande économie doit avoir aussi une monnaie qui a une certaine valeur."
Il a ainsi estimé que les Etats-Unis n'avaient "pas besoin d'un dollar trop faible". "Une grande économie doit avoir une grande monnaie", a-t-il dit, à l'adresse des chefs d'entreprise américains présents. "Ce n'est pas seulement une question pour vous, c'est aussi une question pour nous, que la valeur du dollar."