Les syndics de copropriété épinglés par 60 millions de consommateurs

La profession de syndic de copropriété est très sévèrement épinglée par le mensuel 60 millions de consommateurs, qui publie "le palmarès des abus les plus scandaleux" dans son édition de novembre.

Déjà dans le collimateur de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui en mai a "mis en évidence des tendances négatives pour le consommateur" et même dénoncé des abus au pénal, les syndics de copropriété sont aujourd'hui également épinglés par la revue 60 millions de consommateurs.

Dans son enquête, la revue de l'Institut national de la consommation (INC) dénonce des contrats irréguliers, des frais de mutation - pourtant interdits -, des coûts d'archivage, des tarifs injustifiés, des surfactures voire même des profits sans scrupule... Citant des exemples concrets, et donnant le nom des syndics contrôlés, 60 millions de consommateurs dénonce des audits d'ascenseur facturés 1.200 euros par le cabinet Loiselet, alors que la prestation peut se négocier autour de 750 euros!

De même le diagnostic termites est facturé 758 euros par Gestrim Lamy alors qu'il se négocie autour de 130 euros.
Sans parler des frais de télécopie qui reviennent à 0,08 euro l'unité et sont facturés 0,30 euro. Non seulement "les syndics prennent les copropriétaires uniquement pour des vaches à lait", accuse la revue, mais enore "ils les prennent pour des imbéciles". "Le copropriétaire est une tirelire qu'il convient d'alléger le plus possible", insiste-t-elle.

"Il existe des syndics corrects", tempèrent les auteurs de l'enquête, "mais ils sont très minoritaires et ne sont pas à l'abri du rachat par un confrère moins scrupuleux". De fait, les fusions sont nombreuses. Le numéro un du secteur, Foncia, "gère plus de 850.000 lots" et "achète les cabinets indépendants au rythme d'un par semaine". Et lui-même a été racheté par les Banques Populaires, ce qui fait peser le risque de gestion des immeubles "de façon purement financière", craint le mensuel.

Dans un communiqué, le groupe de services immobiliers Loiselet & Daigremont a réfuté des informations le concernant dans l'article. "Loiselet et Daigremont s'indigne des informations totalement fausses la concernant, notamment sur des audits d'ascenseur qui seraient facturés 1.200 euros par le cabinet", indique le groupe dans un communiqué. Cette information est totalement contraire à la réalité. (...) Si Exxeco, société du groupe spécialisée dans les audits et la maîtrise d'oeuvre d'ascenseurs, réalise bien depuis 2001 des audits sur des appareils d'immeubles dont Loiselet & Daigremont assure la gestion, ces audits sont facturés aux copropriétés concernées au prix de 450 euros TTC", poursuit-il. "Ce montant est très sensiblement inférieur à ce qui se pratique généralement dans la profession", dit Loiselet & Daigremont dans son communiqué.

Face à ces excès, de nouvelles pratiques sont en train de se mettre en place pour exiger une transparence tarifaire des syndics et normaliser les contrats en indiquant une liste des prestations, afin de pouvoir comparer les tarifs des différents syndics. Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la consommation, a donné six mois à la profession pour se mettre en règle, faute de quoi, au 1er avril, "un arrêté du ministère sera publié". Pour tester son syndic, la revue propose de répondre à 18 questions très basiques. A vos stylos....

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