Soucieuse d'attirer les investissements étrangers, l'Inde veut pacifier ses relations avec le Pakistan

Le Premier ministre Manmohan Singh veut reconduire le plan gouvernemental de doublement des dépenses en infrastructures à 320 milliards de dollars d'ici à 2012. Et il veut "aboutir à un traité de paix, de sécurité et d'amitié" avec Islamadab où se rendra en fin de semaine son ministre des Affaires étrangères.

"La croissance économique indienne est limitée par la pénurie d'électricité, de capacité portuaire et de main d'oeuvre qualifiée", selon le Premier ministre indien, Manmohan Singh, qui souhaite que soient réalisés davantage d'investissement pour remédier à ces lacunes. "Notre responsabilité majeure en tant que gouvernement est de contribuer à desserrer ce carcan qui contraint l'offre", a-t-il déclaré d'une conférence économique à New Delhi.

Selon le ministre des Finances, l'Inde perd deux points de pourcentage de croissance annuelle chaque année du fait des réseaux inadaptés d'électricité et de transports. Or, le Premier ministre vise une croissance durable de plus de 9% pour la prochaine décennie afin de sortir 350 millions d'Indiens de la pauvreté.

C'est pourquoi Manmohan Singh a reconduit le plan gouvernemental qui prévoit de doubler les dépenses pour des projets d'infrastructure (routes, ports, aéroports ...) à 320 milliards de dollars d'ici à 2012. Le gouvernement prévoit également d'augmenter les dépenses visant à augmenter la main d'oeuvre qualifiée. L'économie indienne (775 milliards de dollars) a augmenté de 8,2% au cours des trois dernières années, grâce notamment à la demande interne nourrie par la hausse des salaires et des prêts bancaires.

Conscient qu'un apaisement de ses relations avec ses voisins ne pourrait que favoriser l'afflux d'investisseurs étrangers dans son pays, Manmohan Singh a plaidé par ailleurs pour un traité de paix durable avec le Pakistan, frère ennemi et voisin, détenteur comme l'Inde de l'arme nucléaire. Depuis 1947, les deux pays se sont livrés trois guerres. "J'espère sérieusement que les relations entre nos pays vont devenir si amicales que nous pourrons créer un climat de confiance et être capables d'aboutir à un traité de paix, de sécurité et d'amitié", a déclaré Manmohan Singh.

Le 13 janvier, le ministre indien des Affaires étrangères, Pranab Mukherjee, est justement attendu au Pakistan pour une visite de deux jours afin de relancer le processus de paix ouvert en janvier 2004. Il devrait inviter le président pakistanais Pervez Musharraf à New Delhi en avril 2007 pour une conférence de l'Association d'Asie du Sud pour la coopération régionale (SAARC), regroupant notamment l'Inde, le Pakistan et l'Afghanistan. "Je rêve d'un jour où, tout en préservant nos identités nationales, nous pourrons prendre un petit déjeuner à Amritsar (en Inde), déjeuner à Lahore (au Pakistan) et dîner à Kaboul (en Afghanistan)", a dit Manmohan Singh.

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