Le management change mais le cap est maintenu. Wulf von Schimmelmann, président sur le départ de la Postbank, la filiale bancaire de la poste allemande, a déclaré aujourd'hui à Francfort qu'il s'attendait pour 2007 à la poursuite de l'évolution favorable constatée l'an dernier, tant dans l'activité de détail qu'au niveau de la performance. Son départ anticipé en avait surpris plus d'un. "Je préfère partir quand cela va au mieux, plutôt que lorsque d'autres le voudraient à ma place", s'est justifié von Schimmelmann qui part pour des "raisons personnelles" tandis qu'il vient de fêter ses 60 ans.
Outre s'adonner aux joies du golf, le futur ex-patron de la grande banque postale allemande entend se rendre utile en siégeant dans des conseils de surveillance d'entreprises et en apportant son expérience bancaire aux étudiants dans les grandes écoles. Mais il a déjà indiqué qu'il n'entrerait pas au conseil de surveillance de Postbank.
Ce dernier a récemment adoubé Wolfgang Klein pour succéder à von Schimmelmann, qui en avait fait son "candidat de choix". Devant prendre ses fonctions en juin, ce dernier a déjà laissé entendre qu'il n'allait pas chambouler l'oeuvre de son prédécesseur. Et pour cause, car il en est l'un des principaux artisans en étant à ce jour le responsable de la clientèle privée. "Le programme que nous nous sommes fixé pour 2007 a pour nom évolution, ce qui est à comprendre comme le contraire d'une révolution", a souligné celui qui, à 43 ans, va devenir le benjamin des présidents de directoire parmi les entreprises du Dax 30, devançant de quelques mois le nouvel homme fort de Deutsche Telekom, René Obermann.
Autre changement au directoire de Postbank, le directeur financier Henning Engmann, 56 ans, prend sa retraite, en étant remplacé dès le 1er avril par Marc Hess, seulement âgé de 33 ans.
Klein reprend les rênes de la première banque de détail outre-Rhin avec 14,6 millions de clients. A force de campagnes marketing intensives, elle a gagné en net 962.000 nouveaux clients l'an dernier. L'établissement a annoncé ce lundi un bénéfice record avant impôts pour 2006, marquant une hausse de 32% à 942 millions d'euros. Après impôts, il ressort à 695 millions d'euros, en étant soutenu par son activité de prêts.
Le produit net des intérêts a progressé de son côté de plus de 10% à 2,17 milliards d'euros. Les fonds propres du groupe ont été affaiblis par deux opérations herculéennes menées l'an dernier, le rachat en cash de 850 succursales bancaires de la poste allemande et de l'établissement de crédit immobilier BHW. Ainsi, le ratio de fonds propres rapportés au total du bilan est passé de 8,3% fin 2005 à 5,5% fin 2006, soit nettement en dessous du niveau des grandes banques de la place.
A l'horizon 2008, la banque se fixe comme objectifs financiers de franchir la barre des 20% pour la rentabilité sur fonds propres (ROE), et de réduire le coefficient d'exploitation, le rapport des charges sur les produits, à moins de 63% dans l'activité bancaire traditionnelle. Ces ratios ont représenté en 2006 respectivement 18,9% et 66,7%.
L'action Postbank progresse ce matin de 1,77% à 62,1 euros, après avoir grimpé de 4% lors des premiers échanges, en figurant dans le peloton de tête du Dax. Ceci alors que, contrairement à la grande majorité des sociétés du Dax qui entendent relever sensiblement leur dividende, Postbank a décidé de maintenir le sien au niveau de 2005 à 1,25 euro par action. Von Schimmelmann a par ailleurs souligné qu'en aucune manière, la maison mère Deutsche Post n'entendait mettre sa participation majoritaire à disposition de repreneurs. Deutsche Bank s'était montré intéressée en 2004 mais avait renoncé, car étant dans le même temps conseil de la banque lors de son entrée en Bourse.
Postbank change de direction mais mise sur la continuité
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