Sarkozy tiendra son engagement sur le service minimum, Chérèque réaffirme son opposition

A la veille de l'examen de l'avant-projet de loi sur le service minimum, Nicolas Sarkozy a déclaré ce mardi qu'il tiendrait son engagement. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a de nouveau fait part de son opposition au texte lors d'un entretien au journal Le Parisien. Il déplore par ailleurs le manque de dialogue social et réclame un meilleur accompagnement des salariés licenciés et des chômeurs.

En déplacement à Marseille pour inaugaurer le Tramway, Nicolas Sarkozy a profité de l'occasion pour réaffirmer sa volonté d'instaurer un service minimum dans les transports publics. "C'est un engagement que j'ai pris devant les Français, je tiendrai tous mes engagements. Dès cet été, le parlement votera une loi dans ce sens", a-t-il déclaré. "La loi imposera à chaque gréviste de déclarer individuellement son intention de faire grève quarante-huit heures avant le jour prévu", a-t-il ajouté, assurant qu'"aucune de ces évolutions ne remet en cause le droit de grève".

Alors que l'avant-projet de loi sera examiné demain au conseil des ministres, François Chérèquea de nouveau fait part de son opposition au texte dans un entretien accordé au journal Le Parisien. "La seule préoccupation du gouvernement en cas de conflit, c'est de faire pression sur ceux qui veulent faire grève", estime le secrétaire général de la CFDT. "Les usagers doivent être respectés, mais place au dialogue social, seul moyen d'éviter la grève", ajoute-t-il.

François Chérèque se déclare notamment hostile aux deux principales dispositions prévues par le texte: "demander aux salariés de se déclarer individuellement quarante-huit heures à l'avance, nous sommes contre. Même chose sur le référendum au bout de huit jours". Il se prononce en revanche pour accorder une place plus importante à la négociation et à la médiation pour prévenir et résoudre les conflits sociaux. De son côté, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, avait qualifié lundi ces dispositions "d'irréalistes" et "d'inacceptables".

Au-delà, le secrétaire général de la CFDT remet en cause le manque de dialogue social entre les syndicats et le gouvernement. "La démarche voulue par le président de la République, c'est la franchise. Alors disons les choses franchement. La méthode de dialogue social sur certains sujets a été expéditive comme sur le smic", explique-t-il. Trois semaines avant la réunion de la commission nationale chargée de faire des propositions sur le salaire minimum, "le Premier ministre nous a dit: 'Circulez, il n'y a rien à voir', pas de coup de pouce cette année. Ce n'est pas ça le respect du dialogue social".

Concernant le projet de défiscalisation des heures supplémentaires, le secrétaire général de la CFDT souligne qu'il ne va pas permettre de créer des emplois et de relancer l'économie. "Les employeurs vont préférer recourir aux heures supplémentaires plutôt que d'embaucher, c'est une évidence", déclare-t-il, estimant également que le gouvernement "a menti sur la base de volontariat" et que "c'est l'employeur qui décide en la matière."

Avant l'ouverture mercredi de la négociation sur la modernisation du marché du travail, qui devrait durer jusqu'à la fin de l'année, François Chérèque réclame un meilleur accompagnement des salariés licenciés et des chômeurs. "Un constat doit guider ce travail: deux tiers des salariés, contre 50% il y a dix ans, sont licenciés dans le cadre d'une procédure individuelle. Cela signifie qu'ils n'ont pas droit à l'accompagnement accordé lors d'un plan social", rappelle-t-il.

"Un chômeur sur deux est indemnisé. C'est trop peu. On cite toujours le Danemark en exemple de la flexsécurité. Là-bas, les chômeurs touchent plus de 90% de leur ancien salaire. Autre grande différence, il y a un agent pour 40 demandeurs d'emploi, contre 1 pour 120 en France", ajoute-t-il. "Le gouvernement ne peut pas tenir le discours sur la flexsécurité et la sécurisation des parcours professionnels, et ne pas regarder ce problème-là. Il faudra une augmentation importante des moyens du service public de l'emploi", estime le secrétaire général de la CFDT.

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